Jimmy Wales, l'un des co-fondateurs de Wikipedia, la célèbre encyclopédie collaborative sur le Web, lancera au premier trimestre 2007 un moteurs de recherche. Dans un entretien accordé au Times, l'entrepreneur a décrit le nouvel outil, baptisé Wikiasari, contraction du mot hawaien wiki, signifiant « rapide » et du mot japonais asari, qui veut dire « recherche fouillée ». Ce nouveau moteur fera appel à deux logiciels open source Lucene et Nutch. Il bénéficiera aussi du soutien financier d’Amazon.
Avec ce nouveau défi, on peut dire que l’entrepreneur s’attelle à une tâche encore plus herculéenne que la précédente, mais sa motivation est grande : en effet, en faisant en sorte que les résultats des recherches soient validés par la communauté des internautes, il espère ainsi apporter une plus grande fiabilité que Google (49,6 % de parts de marché aux USA) ou Yahoo (23, 9%) dans les recherches sur le net. L’entrepreneur estime en effet que la technologie algorithmique à laquelle recourt ses rivaux est désormais connue et maîtrisée par les spammeurs et commerciaux. Ces derniers en usent pour servir leurs intérêts, ce qui falsifient les résultats.
En revanche, le modèle économique sera similaire : Wikiasari ne sera pas un projet libre et gratuit, comme l'est Wikipedia : il génèrera des revenus grâce à la publicité, tout comme ses concurrents. Des questions demeurent : est-ce que Wikiasari n’arrive pas trop tard sur ce marché déjà bien capté par de grands acteurs ? La technologie utilisée par le nouvel outil sera-t-elle réellement innovante et fiable ? Les revenus générés seront-ils suffisants pour lui permettre de s’affirmer face au leader, Google ? Si ça se confirme, on se dirige tout droit vers un scénario David contre Goliath ! Evidemment, nous avons un petit faible pour David, ou Wikiasari. Car si Google domine les savoirs, stocke toutes les infos, crée une manière unique d’accéder à l’écrit, à la vidéo et à tout le reste, que va-t-il rester de la fameuse diversité culturelle ? C’est d’ailleurs ce que combat Barbara Cassin, auteur de Google moi, paru aux éditions Albin Michel. La seule alternative, c’est donc bien de donner à l'utilisateur le pouvoir de créer le contenu, comme Wikiasari. Bonne chance !
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.