La marque du web

Ali Baba ouvre le journal de 20 heures

A quoi sert un journal ? A informer. Un basic qui devrait être rappelé à … TF1. En effet, juste avant la diffusion d’Ali Baba et les quarante voleurs (produits par la première chaîne) dans le journal de 20 heures de Claire Chazal, que voit-on ? Gérard Jugnot faire la promotion du téléfilm dans lequel il joue le rôle titre, qui allait être diffusé le jour suivant.

Sésame, regarde moi ! Résultat immédiat : plus de 10 millions de téléspectateurs, plus de 37 % de part d’audience. Un carton d’audience, mais facile, vu les conditions, non ?

Vivement le retour d'Arrêt sur Images

Arrêt sur Amar : Revu et corrigé ? Vous n'apprendrez rien sur la télé. Arrêt sur Pif Paf ? Philippe Vandel aurait mieux fait de continuer le journal du Hard : là au moins, il allait au fond des choses ! Arrêt sur + Clair ? Une présentatrice charmante, une émission plaisante, mais qu'apprend-on ? Arrêt sur le grand débat de Morandini ? Du travail de stagiaires, comme sur son blog. Etc, etc, etc. Reste Arrêt sur Images. Schneidermann, on aime ou on aime pas, comme dirait l'autre. Mais son émission était réellement une émission de décryptage sur les médias. Donc je milite pour un retour d'Arrêt sur Images, même si c'est sur un plus petit écran : celui de mon ordinateur, par le biais d'internet.

TF1, la mieux-disante culturelle… Mais que fait le CSA ?

Lors de cette fameuse conférence sur la dictature de l’audimat, à Blois, une personne dans l’auditoire a rappelé que TF1, en 1987, avait été cédée par le ministre de la communication d’alors, François Léotard, au consortium mené par Francis Bouygues, au titre de mieux disant culturel. Cahier des charges non rempli, comme on s’est est rendu compte. Réponse de Monique Dagnaud, ex-membre du CSA : « effectivement, le CSA aurait du taper du poing sur la table et faire respecter cette condition de mieux disant culturel. Mais l’organisme des sages audiovisuels ne l’a pas fait car une autre considération a pris le dessus : la volonté de constituer un groupe média français très puissant. ». Mission accomplie : mais la règle du mieux disant culturel n’est aujourd’hui toujours pas respectée, alors que TF1 est bel et bien devenu un groupe média très puissant. Alors même question 20 ans plus tard : que fait le CSA ?

La pub TV fait place « nette »

Net ? Brut ? Spots aux enchères ? Spots garantis ? Les différentes manières de tarifer l’espace publicitaire télé recensées dans les CGV 2008 viennent perturber la vie des agences médias et des annonceurs tv. Et des instituts TNS Media Intelligence et Yacast.
En effet, le net n’était pas comptabilisé jusqu'à présent par eux.
Vont-ils retravailler la pige pub pour recréer un brut? Vont-ils tout basculer en net rétroactivement sur les années précédentes pour pouvoir comparer?
Des questions auxquelles il conviendra de répondre rapidement pour ne pas perturber le marché publicitaire !

Il manque une pierre à l’édifice…

Je m’en remets à vous pour comprendre la position de Leroy Merlin. L’enseigne a en effet lancé un programme court qui cartonne sur TF1 et qui se nomme « Du côté de chez vous ». Très bien.

Toutefois, sur la même ligne que ce programme a été conçue la chaîne de « Du côté de chez vous… tv. Même thémathique, même nom… mais pas même propriétaire.

En effet, le Pdg de la chaîne télé 100% maison, Jean-Marc Frantz, précise bien que Leroy Merlin n’est qu’un sponsor parmi d’autres (GIFI, Office Hollandais des Fleurs, Outils Wolf, Espace Emeraude et Dalcans) de la chaîne.
Pourquoi ? Quel est l'intérêt pour l'enseigne de ne pas posséder cette chaîne (qui devrait réaliser 8ME de ca en 2007), qui porte le même nom que son programme court, son slogan... C'est plus confusant qu'autre chose. J’offre un pot à la personne qui me procure la réponse ;)

Comment le 20H formate l’esprit des téléspectateurs ?

Pierre Mellet, sur le site du réseau Voltairenet nous décrit cette mécanique de « propagande »,  qui  n’a pas pour fonction réelle d’informer mais de divertir les téléspectateurs, tout en leur rappelant toujours ce qu’ils doivent savoir. Explication de ce rituel « sacré ».
1 Une musique de générique abstraite avec le visuel du monde.
2 Un présentateur crédible, de bon ton, en qui on peut avoir confiance
3 Enumération des titres de l’actualité. Pas d’explication, pas d’analyse, juste des faits. (Petite précision supplémentaire : en Italie, les présentateurs sont beaucoup plus honnêtes qu’en France : ils montrent carrément les titres des journaux pour énumérer l’actualité. De cette manière, ils font d’une pierre deux coups : primo, le support papier renforce la crédibilité de l’information. Deuxio, cette présentation incite les téléspectateurs à lire la presse pour avoir plus d’analyse, de commentaires. On pourrait même dire que les deux médias se partagent les rôles. )
4 Reportage : la démonstration par l’exemple de ce qu’a dit auparavant le présentateur
A mon sens, c’est une analyse très juste. Conclusion : il faut lire les journaux ! Ou écouter la satire du JT, celui de Groland !

M6 assume et break le CSA !

M6 transforme la façade de son immeuble. Comment ? En recouvrant ses murs de l’effigie des héros de Prison Break, la série super violente, qui avait subi les foudres du CSA.

En choisissant cette série et non une autre (exemple Desperate Housewife, qui  se classe numéro 1 dans le top 20 des meilleurs écrans pub de M6, source Yacast), la petite chaîne a tout d’une grande. En effet, elle montre qu’elle assume ses choix de programmes.

Félicitation M6 !

Canal + de web

A la mi-septembre, la chaîne cryptée inaugurera une nouvelle version de son site internet. Objectif : doubler l'audience actuelle (soit 1,5 million de visiteurs uniques) mais aussi et surtout inciter les jeunes adeptes du net, à venir  s'abonner à Canal + (l'âge moyen du premier abonnement avoisinant aujourd'hui les 35 ans). Pour ce faire, la filiale du groupe Vivendi adopte les mêmes recettes qu'en TV : les guignols, Groland, iTélé, Infosport, du foot... Il y aura aussi des vidéos, spécialement créées par Canal+ pour les 2/3, le reste provenant des internautes eux-mêmes. Elles seront néanmoins triées sur le volet et les heureux élus seront rémunérés pour leur peine (50 E par mois). Quelques exclusivités figureront sur Canal+.fr, notamment le premier épisode de la nouvelle série Big Love. C'est alléchant, mais attendons de voir le résultat pour se prononcer. Je m'interroge aussi sur un paradoxe : le site de la première chaîne payante de France sera entièrement gratuit. Donc financé par la pub. Mais le "programme" web coûte plusieurs millions d'euros selon les dirigeants. Canal + va-t-il déshabiller Paul pour habiller Jacques ? En tout cas, les autres chaînes du groupe appréhendent de voir leurs subventions diminuer. Ainsi, Voyage, selon l'hebdomadaire CB News pourrait voir ses ressources réduites de 85 % en deux ans. Le web, avenir de la TV ?

Les marques aiment la sage de l’été d’M6

Selon l’institut Yacast, M6 a engrangé le double de recettes publicitaires avec ses 10 premiers annonceurs (9,5 ME sur le cumul des 10 premiers annonceurs) avec sa saga de l’été, comparée à l’an passé (4,9 ME). Intéressant quand on compare ce bilan avec celui de TF1, qui elle affiche 13,3 ME (cumul des 10 premiers annonceurs) au compteur contre 11,3 ME en 2006. Non contente d’enregistrer une très forte progression, M6 affiche aussi un autre avantage sur sa rivale : la diversité de son panier d’annonceurs. A l’inverse, celui de TF1 s’illustre principalement dans trois familles : toilette, beauté et entretien. Quand on sait que les investissements dans le secteur toilette et beauté sont en repli…

La VoD, relais de croissance de l’audiovisuel ?

La télé traditionnelle est morte, vive la  VoD ! France tvod (pour France Télévision), TF1 Vision, M6 Vidéo... Le message est bien capté par toutes les chaînes qui déploient toutes leurs nouvelles antennes VoD. Une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman prévoit d'ailleurs un marché français de 500 millions d'euros en 2012, soit 9 fois plus qu'en 2007.
Ainsi, pour le secteur audiovisuel, la VoD pourrait être le relais de croissance tant espéré. Car la dépense moyenne des ménages en programmes audiovisuels a stagné entre 2004 et 2005, autour de 25 euros par mois. Les ventes de DVD ont même baissé en valeur depuis 2004 et en volume depuis 2005 tandis que les locations stagnent. La VoD apparaît donc comme le remède idéal. Toutefois, pour que la VoD perce, il faudrait que l’autorisation de diffusion pour la VoD (aujourd'hui de 33 semaines après la sortie en salle) soit calée sur les sorties DVD (24 semaines). Car il manque encore bien des programmes à l'appel !

Cette décision de raccourcissement des délais de diffusion est donc réclamée à cors et à cris par les FAI par exemple, qui voudraient utiliser l’attrait du cinéma à la demande pour attirer de nouveaux clients. A l’inverse, Canal + (à la fois producteur et diffuseur) est beaucoup plus nuancé et souligne ses deux inquiétudes : le piratage (100 millions de films ont été téléchargés illégalement en 2006 selon GFK !) et la perte de ses abonnements. La Vod fait donc beaucoup parler… avant même que son business model soit validé. En effet, quel modèle est le plus rentable ? VoD payante à l’acte, sur abonnement (SVOD) ou encore gratuite financée par la pub ? Ou encore un modèle mixte ?