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Une réforme de l’audiovisuel programmée jusqu’en 2012

Le gouvernement veut taxer toutes les chaînes privées à 3% en 2012 (contre 1,5 les années précédentes). Le gouvernement s’engage à financer l’audiovisuel public jusqu’en… 2012.

Suppression définitive de la publicité sur les chaînes publiques à partir de la fin 2011. Donc ce sera en place en … 2012.

Mais pourquoi 2012 ? Qu’est-ce qui se passe en 2012 ? Les élections. Ceci explique cela sans doute. Tragique.

La catch up TV gratuite n’est pas au point

Il paraît que la télé à la carte marque des points ; ainsi, un an après le lancement de la catch up TV comme on dit dans le jargon, les français en redemandent. Précisément, ce sont quelque 5,6 Millions de téléspectateurs qui ont essayé au moins une fois

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de rattrapage via le net selon l’étude Global TV de Médiamétrie. Tous les journaux spécialisés nous abreuvent donc de ce succès. Oui mais aucun journaliste n’a-t-il testé ces services gratuits permettant de visionner durant le mois suivant leur diffusion sur la chaîne ? Car ça ne marche pas ! M6 Replay ? Essayez donc de voir un épisode de NCIS ! Chaque image prend une minute pour apparaître, on dirait que tout est filmé au ralenti.

TF1 Vision ? J’ai tenté le 13h : le temps que la mémoire tampon se réactive et le présentateur reprend la parole. Bref, c’est de piètre qualité.

Canal + ? J’ai testé les guignols : le générique est haché comme c’est pas permis et évitez de passer en plein écran qui vous voulez réellement voir et entendre quelque chose de potable. Bref,

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de rattrapage (celle qui est gratuite) n’est pas encore au point. Qu’on se le dise !!! En revanche, ce que je ne m’explique pas, c’est pourquoi quand on paie le téléchargement d’une série ou d’une émission, celui-ci fonctionne très bien… A bon entendeur… !

France 3 : une tv régionale, culturelle, et Audrey Pulvar. Le rêve ! Qui deviendra réalité ?

France 3 a enregistré 118 M€ de recettes au premier semestre 2008, contre 188 M€ l’an passé à la même période. Chute des recettes, qui s’explique pour partie par le flou artistique autour de l’avenir du secteur de la télé publique suite à l’annonce Sarkozy le 8 janvier dernier. Les annonceurs ont fui. Ils ont aussi certainement déserté parce que France Télévisions avait modifié ses Conditions générales de vente et qu’ils n’avaient pas très bien compris cette nouvelle tarification, jugée peu claire. Au final donc, la chaîne subit. C’est ce qu’il faut retenir. Et la colère gronde dans les rangs des salariés, qui ne savent à quelle sauce ils vont être mangés. Pourtant, une télévision régionale, miroir de nos diversités. Voilà ce que France 3 devrait être. Car tout n’est pas négatif dans cette réforme de Sarkozy. Oui, elle a le mérite de mettre en valeur des personnalités telles qu’Audrey Pulvar. Brillante intervieweuse (elle a botté le c… de Brice Hortetefeux d’une bien élégante manière), elle assure aussi en se positionnant au premier rang des grévistes de sa chaîne. Alors, oui, nous avons des journalistes extrêmement valables sur France 3. Notre hyperprésident souligne même leurs qualités avec cette réforme. A l’insu de son plein gré, mais ! A lui de savoir se retirer cette fois et de laisser place à ces bons professionnels pour mettre en place une tv régionale utile et soucieuse du service rendu à ses téléspectateurs. Qu’elle donne vie à des projets culturels. Qu’elle devienne un accélérateur de croissance pour les collectivités territoriales. A cette condition, la chaîne pourrait devenir un joyau de la France des régions. J’y crois. Laissez nous Audrey Pulvar, Elise Lucet… , Monsieur le président et donnez leur les moyens de créer cette tv miroir de la diversité des pratiques culturelles des Français.

Pige publicitaire : Yacast prend de vitesse TNS

Quand un annonceur communique en télé, il dépense en moyenne 5,3 M€ sur les chaînes hertziennes, 500 000 € sur le cabsat et 470 000 € sur la TNT. Mais ce sont des données brutes. En réel, en net qu’en est-il ? On connaît les taux de négo selon les médias : 50 % pour la télé (et 80% pour l’affichage, 75% pour la radio et jusqu’à 95 % pour l’internet).  Reste que les choses évoluent : montée en puissance de nouvelles chaînes, nouvelles législations en vigueur etc. qui viennent bouleverser ce petit modèle. Et au bout du compte, on est loin, avec des chiffres bruts, de la réalité économique du marché publicitaire et des tarifs pratiqués par les médias. Un défi auquel répond l’institut Yacast, qui lance une nouvelle norme de valorisation en C.A. NET des investissements publicitaires. Et prend ainsi de vitesse son illustre concurrent, TNS. “Nous nous contentons de suivre l’évolution du marché”, commente sobrement François Lienart, DGA. Une petite annonce comme il dit, qui devrait néanmoins faire beaucoup de bruit et donner un bon coup de pied dans la fourmilière! A suivre donc… la réponse de TNS ? De l’UDA et de l’Irep ? …

Leader Price sort du lot

Le hard-discount est à la mode : le gouvernement estime que son développement amènera plus de pouvoir d’achat et prévoit de modifier la loi d’urbanisme commercial en conséquence. Du coup, les enseignes à bas prix rivalisent avec les grandes surfaces alimentaires en matière de communication. Leader Price (Casino) s’affiche ainsi comme le quatrième annonceur plurimédia, avec un budget de 6,5 M€ (selon Yacast). L’enseigne effectue là une percée retentissante.
Le leader du hard-discount, Lidl, s’affiche lui à la 19ème place, avec près de 2M€. Intéressant de voir que ces adeptes du catalogue (respectivement 29% et 26 % de leurs budgets publicitaires ont été dépensés dans les prospectus l’an passé, source le site marketing), misent de plus en plus sur la radio et la presse. Avant de réaliser des spots télé ? Lidl pratique déjà le petit écran depuis de nombreuses années en Allemagne. Comme quoi hard-discount n’est pas antagoniste avec communication de masse, loin de là ! Le tout est de rester centré sur une communication prix, afin que les consommateurs conservent l’image d’une enseigne aux prix bas.

Carrefour : plus de télé, moins de promo !

En mai, le numéro 2 mondial de la distribution double ses dépenses publicitaires (3,8 M€ selon Yacast) sur les chaînes hertziennes. Ce niveau d’investissements traduit sa volonté de recruter de nouveaux clients et de drainer du trafic dans ses hypermarchés. Car la télé est le média de masse idéal pour ce format de magasins.
En parallèle, le distributeur diminue drastiquement ses opérations en promo. Ainsi, on recense 44% de produits en moins en moyenne dans ses catalogues depuis le début d’année (source le site Marketing). Ce qui signifie moins de produits soutenus par la coopération commerciale apportée par les industriels. Reste à savoir si, sur le long terme, cette stratégie aura un impact sur l’image prix de l’enseigne. Affaire à suivre.

TF1 décroche, Google accroche. Le net serait-il l’avenir de la télé ?

Le groupe de médias américain CBS s’offre CNET (Zdnet, MP3.com…) pour plus de 1,8 Mds $. Il s’agit du dixième plus gros réseau de sites web dans le monde avec 124 millions de visiteurs uniques dans le monde selon Comscore. Une chaîne de télé qui rachète un site web… Serait-ce que l’avenir de la télé passe par le net ?
TF1, pour ne prendre qu’un exemple parlant, publie ainsi des résultats plus que troublants : pour cette année, le groupe prévoit 3% de baisse de CA. Quant à son audience, elle fond de mois en mois : 25,3 % la semaine dernière, soit son plus bas niveau. La chaîne est ainsi, comme tous les autres grands médias, déstabilisée par la récession publicitaire.
Reposons la question : la solution passerait-elle par le net ? WAT (qui signifie : « WeAreTalented »), le site de partage vidéo du groupe TF1 annonce, lui, des chiffres de fréquentation qui donnent le vertige : en mars, il aurait reçu 2,44 millions de visites uniques ! Ce qui c orrespond à une augmentation record de 226 % par rapport à l’année dernière. Son profil d’audience : plus de 41 % ont moins de 35 ans, 60 % sont des hommes et 44 % sont des CSP +. WAT constitue donc une belle alternative aux deux géants You Tube et DailyMotion, et se place maintenant en troisième position. Reste à connaître ses  revenus. Insuffisants à combler le trou de TF1, ils représentent néanmoins une certaine porte de sortie pour la première chaîne, qui a tout intérêt à creuser le sillon du net. Elle a d’ailleurs un mentor tout trouvé, Google. Ainsi, dans ce paysage sombre, le moteur de recherche annonce pour le premier trimestre +42 % de revenus, à 5,2 Mds $. Plus fort, en Grande-Bretagne, Google est en passe de devenir le premier média en termes de recettes publicitaires, devant iTV1. Cela fait réfléchir, non ?

TMC, devant Arte : dure sanction pour la chaîne publique

Quelle est la plus grosse information issue des chiffres publiés  par Médiamétrie en février ? Que TMC (filiale de TF1 et d’AB Group), première chaîne des TNT, dépasse Arte avec une part d’audience nationale de 2 %.  Autrement dit, TMC devient la 7^ème chaîne nationale. Généraliste et familiale, ses programmes vont de « les Cordier à USS Alabama en passant par Hercule Poirot ou Melrose Place. En face, la chaîne culturelle Arte, avec ses programmes : le dessous des cartes, Metropolis, ses soirées Thema. Excellente qualité, mais trop élitiste ? Reste qu’en ces temps troubles sur le futur financement des chaînes publiques, ce classement pourrait bien accentuer encore le désavantage de celles-ci. A quoi bon financer des programmes sans pub que personne ne regarde ?

Casino fait sa liste… de spots

Exit Saatchi et sa campagne « sourire suivant »! Bonjour DDB et son slogan « c’est bien parce que c’est vous ». Grand perdant de la télé en 2007, -Casino n’avait en effet pas convaincu avec ses spots télé-, le distributeur stéphanois n’en a pas pour autant démérité en termes de résultats. Ainsi, sur un an, son chiffre d'affaires a progressé de 11 %, à 24,9 Mrds € (+ 1,8 % en France, à 17,91 Mrds €). Pour autant, le distributeur sait que la guerre des prix va se durcir dans les mois à venir et qu’une bonne image va certainement faire la différence. C’est la raison pour laquelle sa nouvelle agence a concocté une douzaine de spots télé, qui replacent le client au centre de son discours.  Ils seront diffusés tout au long du premier semestre et auront pour fil rouge le thème de la liste de courses. Un thème qui a le mérite de coller à la réalité du business de l’enseigne mais qui présente aussi l’avantage de s’adresser à différentes cibles : liste pour les célibataires, pour les couples avec enfants etc. Si sur la semaine 9, Casino a seulement dépensé un peu plus de 200 000 € sur les chaînes hertziennes, il a néanmoins prévu d’accroître sur l’année de 50 % ses dépenses en la matière. Pour mémoire, Casino a dépensé selon Yacast, 7,8 M€ l’an passé sur les chaînes hertziennes (soit trois fois moins que Système U par exemple).

Documentaires : et si on mesurait leur audience sur le net ?

Je lisais un article de Pierre Haski dans rue89 qui pestait sur le fait que le documentaires passaient tard à la télé et je me suis dit : pourquoi ne pas diffuser les documentaires sur le net et mesurer leur audience ?

Serait-il possible que le groupe France Télévisions… diffuse ses documentaires sur son site internet et qu’il en mesure l’audience ? Petit scénario futuriste : si le nombre de connexions, suite à ces projections, augmentent et de manière significative, cela veut dire qu’il y a un public, et que le média semble approprié. Si l’audience est très bonne, on peut alors se dire que le média internet est peut-être plus approprié à ces  programmes. De quoi méditer, non, à l’heure où on débat sur la suppression de la pub télé… et sur ses conséquences, notamment sur la création de ce type de programmes dits culturels pour les chaînes publiques ?