La marque du web

Le gratuit est pleins de ressources !

Le gratuit domine ! On ne cesse de le dire… Mais la question est de savoir comment ? En payant ! En tout cas, cela s’applique pour les journaux. Illustration avec Bolloré, qui moyennant 1 million d’euros verra ses deux titres, Matin Plus et Direct Soir distribués dans les métros parisiens à partir de la mi-octobre. Une distribution de grande ampleur : 170 stations sont concernées (sur 300 que compte la capitale). Pour 650 000 exemplaires.

Autre exemple ? 20 Minutes, qui veut rémunérer les kiosquiers pour distribuer ses journaux. Autrement dit gratuit ou payant même combat : il  faut payer pour gagner sur ses concurrents… et intéresser annonceurs et agences médias.

APCP : une nouvelle « marque » d’estime de la presse envers les citoyens

Agence de préfiguration du conseil de la presse, voilà ce que signifie APCP (http://apcp.unblog.fr/). En voilà une idée qui est bonne ! Alors que les syndicats de journalistes appellent à manifester (le 4 octobre, rendez-vous à 18 h au musée social à paris), des membres de la profession travaillent dans une association pour amener un peu plus de démocratie justement et créer un conseil de la presse. Un outil qui existe déjà en Suisse notamment. « L’idée de créer un “conseil de presse” est née du fossé constaté entre les mécontentements des citoyens en matière de contenu et de qualité des médias et le peu d’écoute accordée par la profession à ces protestations. L’essentiel des réponses apportées généralement par le monde des médias est seulement technique, managériale ou financière. Elles ne résultent pratiquement jamais d’une réflexion sur la qualité éthique des contenus diffusés.
Le conseil de presse prétend offrir un espace commun où, précisément, les tensions éthiques concernant les médias et leur fonctionnement pourront être analysées et publiquement débattues». Voilà ce qu’on peut lire en ouverture du site, véritable espace de médiation entre les médias et leurs utilisateurs. Tout n’est pas désespéré donc ! Haut les cœurs !

Rue89.com et nouvel obs, même combat ?

Articles de la rédaction, interventions d’experts et points de vue d’internautes. Voilà la structure de bibliobs.nouvelobs.com, le site communautaire de l’hebdomadaire. Elle n’est pas sans rappeler celle de rue89.com.
D’ailleurs c’est ce dernier qui a assuré le développement de la plate-forme culturelle. La bonne nouvelle, c’est que le courant participatif prend (il suffit de voir la très bonne audience de rue89, la naissance de lepost.fr…).
La mauvaise, c’est qu’il entre là dans une ère industrielle. Votre avis ?

L’iPod prend du galon… en presse informatique

Les journaux informatiques se ressemblent tous, s’adressent à des garçons ou bien férus de gadgets (pour la presse grand public) ou bien accro à la technique (presse professionnelle). Mais à l’ère de la démocratisation des outils informatiques et hi-fi, les femmes s’en mêlent de plus en plus, constituant une cible à ne pas négliger. C’est le constat réalisé par SVM Mac qui prépare un hors-série de 150 pages sur l’iPod, l’objet du moment (41 millions de lecteurs ont ainsi été vendus dans le monde ces neuf derniers mois !)
Sa première partie sera conso, façon Cosmo ou Elle… Une autre partie sera consacrée aux astuces liées à l’utilisation d’iTunes.
Elle comprendra des tas d’exclus (notamment une page réalisée avec Colette). Sortie prévue : pour l’Apple Expo. Et en cas de succès, la rédaction pourrait transformer son coup d’essai en un magazine récurrent. A tester !

Enfin un journal qui donne des scoops : rue89.com

Exit la rue Béranger, bonjour la rue 89. Voilà le chemin qu’ont pris quatre anciens journalistes de Libération (Haski, Riché, Mauriac et Aubrun), qui ont lancé un site d’information baptisé Rue89 le 6 mai dernier. Un vrai journal rubriqué comme il se doit : Dans le rétro, pour revenir sur des faits passés, Passage à l’acte, pour lancer le débat démocratique, Gonflés à Bloc, ou le chantre des réacs, et bien d’autres encore. En outre, les fondateurs ont eu l’idée de faire leur conférence de presse sous forme de tchat. On touche là à la finalité du site : générer une vraie information à trois voix : journalistes, experts et internautes. Ce qui aboutit à des scoops : qui succède à Schneidermann ? Paul Amar, révèle rue89.com ; la censure du JDD sur son propre papier concernant l’abstention de Cécilia Sarkozy a également été divulguée par ce site, de même que les contrats passés entre l’état et Bolloré et ainsi de suite.
On dit que le site s’inspire du magazine en ligne américain Slate, qui compte 5 millions de visiteurs uniques par mois. Créé en 1996, celui-ci est d’ailleurs souvent cité comme le meilleur magazine exclusivement en ligne publié aux Etats-Unis. Il a ainsi reçu un nombre record de distinctions journalistiques. Il n’empêche qu’il en a les moyens puisqu’il est publié par la Washington Post Company au travers de sa filiale WPNI (Washington Post Newsweek Interactive). Ce qui n’est pas le cas de Rue89, entièrement financé par les deniers des quatre journalistes. Espérons que la publicité viendra les soutenir. Et les autres médias, pourquoi pas ? A ce titre, on peut donc déplorer que le quotidien 20 Minutes ait justement conclu un accord avec Slate pour reproduire une sélection de leurs articles. Puiser chez Rue89 aurait été aussi pertinent et donné en plus un coup de pouce à un confrère plus que méritant ! Longue vie rue89 !

Merci l’Evénement du Jeudi !

La marque que j’ai envie de mettre en avant aujourd’hui est le nom d’un journal qui a beaucoup  compté dans le monde de la presse. Il s’agit de l’Evénement du Jeudi. Pourquoi ? Parce qu’en lisant un papier de Télérama*, je me suis souvenue que l’affaire du sang contaminé avait été révélé en avril 1991 par le newsmagazine de JF Kahn. ET aujourd’hui, alors qu’on se pose tous beaucoup de questions sur l’indépendance ou non des médias chez nous, cet épisode fait l’effet d’une piqûre de rappel. Heureusement qu’il existe encore aujourd’hui Marianne (toujours JF Kahn), Le Canard Enchaîné, Charlie Hebdo, … BFM TV ? (qui a pris le risque de diffuser le débat Bayrou/Royal)…Car avec les hommes de Sarkozy placés un peu partout dans les entreprises de presse et d’audiovisuel, (TF1, Lagardère..), on ne prend pas le chemin le plus court vers le débat d’idées, la liberté d’opinion…
*Mort sur ordonnance : documentaire d’Emmanuel Besnier diffusé sur 13èle Rue le 13 juin prochain à 22H40 

Marketing Magazine, un bel écrin pour Kadeos !

Décue... par Marketing Magazine. Alors que je lisais un dossier très intéressant portant sur la grande mutation numérique et les supports dématérialisés, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, collé en plein milieu d'une page du dossier, un exemplaire de la carte cadeau multienseigne Kadeos. (Qui par ailleurs faisait l'objet d'un encadré sur la page précédente). Est-ce de la publicité  ? En toute logique oui. En principe, on ne mélange pas le rédactionnel et la publicité. C'est une règle de base en journalisme. Je n'avais jamais observé ce genre de pratique ailleurs. Et vous ?

La presse est morte. Vive la presse !

Comparée la presse à un roi ou plutôt à une reine, c’est plutôt osé par les temps qui courent. Et pourtant ! Le chiffre d’affaires de la presse gratuite et d’information a ainsi progressé de 11 % en 2006 (Source Précepta). Voilà pour la France. Et dans le monde, la diffusion des quotidiens payants a augmenté de 2 %, (4,3 % en ajoutant les gratuits) et de 8,7 % sur les cinq ans, ce qui représente 510,4 millions de journaux distribués chaque jour (source : www.wan-presse.org/london2007, présentation de l’association mondiale des journaux). Ces chiffres restent à nuancer en fonction des pays. La Chine reste ainsi le plus gros pourvoyeur de consommateurs de journaux. Qui a dit que la presse était morte ?

Metro and Co étendent leur territoire de marque…

La presse gratuite a franchi en 2006 deux caps symboliques : celui du milliard d’euros de chiffres d’affaires et celui du millier de titres. Si la presse d’annonces généraliste domine encore (69 % du CA total de la presse gratuite), elle est rejointe par la presse d’annonce thématique (14 %) et la presse gratuite d’information. Sans conteste, ce dernier est le segment phare de la presse gratuite (180 ME en 2006). Sa croissance est particulièrement forte : son chiffre d'affaires avoisinera les 260 millions d'euros en 2010 ! (Source Précepta). Metro, 20 minutes, Matin Plus… sont en effet devenues des marques à part entières. Et travaillent leur « offre » afin de se différencier. En multipliant les suppléments, en créant des clubs (club Metro), en réalisant des opérations spéciales (pour les grands événements sportifs, culturels…), en utilisant les vidéos sur le net... Ainsi, Metro part sur la Croisette pour une édition spéciale à l'occasion du 60ème Festival de Cannes. Le quotidien offrira ainsi chaque jour pendant toute la durée du Festival une édition spéciale bilingue qui sera distribuée à 20.000 exemplaires. De son côté, 20 Minutes annonce qu’il éditera à la rentrée un cahier entièrement consacré au vin et à l'œnologie, avec : un panorama des vins les plus appréciés des consommateurs, un focus sur les domaines étrangers qui ont le vent en poupe, des idées shopping vins, des conseils pratiques pour constituer et enrichir sa cave à vin. Doté de huit pages, ce cahier sera distribué avec les 8 éditions de 20 Minutes à 870 000 exemplaires. Ces médias ne cessent de développer leur notoriété et à vitesse grand V. Des modèles à suivre ?

Life is dead !

Life is life ! Ainsi va la vie… économique : les annonceurs ne se bousculent plus dans la presse et les lecteurs diminuent. Du coup, le célèbre magazine américain Life (13 millions d’exemplaires diffusés chaque semaine) créé en 1936, connu pour avoir révolutionné le photojournalisme (il a inspiré notamment la création de Paris Match) arrêtera sa version papier le 20 avril 2007. Un numéro qui deviendra collector donc ! Toutefois, la marque survivra comme site Internet et éditeur de livres de photographies. Life continuera cependant d'exister comme site internet. Il ouvrira courant 2007 un vaste portail gratuit de photos qui mettra en ligne les 10 millions d'images , y compris des clichés signés Alfred Eisenstaedt, Margaret Bourke-White ou Gordon Parks .Il sera intéressant de voir comment sera exploité ce filon, via le web. En effet, les photos ne se prêtent pas forcément au média Internet et pourtant, c’est l’orientation prise par ce magazine dédié à l’image. A suivre.