La marque du web

Pub Pipi caca : ça marche à tous les coups !

La bière Eisenbahn adopte le discours de la preuve pour vanter les bienfaits de son  breuvage. « Eisenbahn Strong Golden Ale. When we say strong beer, we mean it.

Quand on vous dit qu’elle est forte, c’est qu’elle l’est ». Voici le slogan de la campagne, qui s’affiche près… des urinoirs. Et le visuel est placé sur l'urinoir lui-même : il simule des craquelures dans l'émail… sous-entendue, elle est si forte cette bière, qu’elle fait pêter l’urinoir. C’est l’agence Brésilienne CCZ Comunicação Curitiba qui a eu cette trouvaille de pisse-marketing, pardon ;) street marketing !

Pouvoir d’achat : le pain donne le là !

Dans la série, le pouvoir d’achat est un nouvel argument de vente, voici le slogan de Meridiana Eurofly « On ne vit pas que de pain ». Le voyagiste propose des vols pour l’Italie au prix de « 85 baguettes de pain ». Incroyable ! Mais vrai ! C’est la première fois qu’une compagnie aérienne compare le prix de ses billets avec celui de la baguette. Preuve que les prix de l'aérien ont beaucoup baissé ou que celui de la baguette a beaucoup augmenté ;) Et ce qui est rigolo, c’est de voir ce retour à la base de tout : le pain. C’est lui qui donne le là. On ne peut se passer du pain. Il demeure incontournable, même si, comme le confirme l’Insee, les dépenses alimentaires ne concerneraient plus guère aujourd’hui que 13 à 17 % du budget des ménages. En résumé, la pub, comme toujours, opportuniste, rebondit sur une unité de mesure sure : le prix de la baguette. Ah ça ira ça ira !

Les Djeun’s, nouvelle cible marketing, à suivre sur le net !

6 millions de consommateurs, qui dépensent 3Mds € par an. Qui ? Les jeunes. Une génération connectée (33 % des collégiens gèrent un blog et 31% jouent en réseau. Les réseaux sociaux arrivent en 3eme position et devraient prendre le leadership dans les années à venir. Internet régit donc la vie des collégiens avec 63 % qui se connectent plusieurs fois par semaine et 60 % l'utilisant régulièrement…). Une génération aussi soucieuse de son look (736 € par an, en dépenses de fringues la plupart du temps). 6 millions de prescripteurs aussi : les jeunes sont en effet devenus les techniciens de la maison, ceux qui jonglent entre le lecteur DVD, MP3 et l’ordinateur, et qui éduquent ses parents sur ce qu’il convient d’acheter.
6 millions de clients à fort potentiel donc, que nous retrouvons, décryptés, dans l’étude de TNS, conso junior 2008, intitulée ado et sens. Un document qui souligne qu’internet est devenu un lieu de vie pour les ados, le meilleur endroit pour les toucher. A bon entendeur… !

Les fluo kids ont leurs marques !

La tektonik, vous savez le phénomène de mode actuel, qui consiste à danser tout désarticulé, habillés de vêtements fluo et les cheveux hirsutes bien collés par du gel ? Et bien la tektonik plaît aux jeunes, ces fluo tendanceurs, dans le jargon des marketeux, qui y voient là une source d'inspiration. Donc la danse est récupérée par les marques. Objectif : cibler cette catégorie de consommateurs. TF1, qui en fait l’apologie, les chewing gum Airvawes, qui se font mâchouiller au son de la techno, mais aussi Braun, qui lance la nouvelle version de son rasoir cruzer, avec Heaven Conseil. Son plan de com intègre aussi un blog azimuté, electroarena. Ainsi qu'un slogan bien "taillé" : shave your style !
Plus fort encore, deux petits malins ont décidé de "créer" la marque.
Cyril Blanc et Alex Barouzdin, les deux organisateurs des soirées Tektonik killer au Métropolis, ont ainsi signé pour une collection de textile. Une dizaine de références existent seulement, mais on les retrouve dans 150 points de vente. Bref, la tektonik déboule… jusqu’à l’été prochain : car comme tout phénomène de mode, ça disparaît aussi vite que ça n’arrive !

Leclerc « réclame » des médicaments à prix Leclerc : à la télé mais aussi sur le net

La parapharmacie E. Leclerc. Pour en savoir plus, cliquez ici. Voici l’intitulé d’un bandeau pub que j’ai trouvé sur le site des Echos, juste au-dessus d’un article portant sur la campagne de Leclerc pour des « médicaments à prix Leclerc ». Etonnament à propos comme publicité ! Curieuse, j’ai cliqué. Et là, je suis tombée sur le site sesoigner-moins-cher.com, sur lequel le combat de Leclerc, visant à réconcilier la santé et le pouvoir d’achat est détaillé : plus un rappel de l’expérience des parapharmacies Leclerc (20 ans ! ), plus un rappel sur l’augmentation du prix des médicaments, et plus une pétition  pour l’ouverture de la distribution des médicaments du quotidien !

Ce site renforce la communication télé très forte signée Australie (1,7 M€ selon Yacast sur la semaine du 31 mars au 6 avril 2008, sans oublier une diffusion en boucle du spot sur YouTube). Un film drôle, où on voit une Madame J. qui tombe malade, alors que « les médicaments non remboursés sont de plus en plus chers et de plus en plus nombreux ». Et son parcours du combattant pour se soigner, réalisé de façon très ludique et entrecoupé d'extraits de films en noir et blanc mettant en scène des savants fous agitant des éprouvettes incontrôlables... Des pharmaciens en fait !

Beaucoup de bruit donc pour faire beaucoup de business : Leclerc veut en effet capter 1% du marché de l'automédication, soit 20 M€ selon les Echos.

La pub aux platines !

Arthur Schlovsky, le studio média de Mediaedge:cia, s’associe avec société d’édition musicale, en l’occurence Warner Chappell Music France. Objectif : créer un service de music advisor au sein d’Arthur Schlovsky et offrir aux annonceurs un accès privilégié aux catalogues de Warner Chappell.
Sur ce deuxième point, les deux compères sont rejoint par Universal Music France, qui lance U think!, agence conseil destinée à devenir l'interlocuteur entre les artistes et les marques. Concrètement, cette nouvelle agence a pour vocation de professionnaliser les rencontres entre annonceurs et chanteurs ou musiciens de l’ensemble du catalogue Universal Music. Entre-autres missions, elle conseille la marque dans sa quête d’identité visuelle et sonore, de notoriété et d’image. Elle trouve des solutions en matière de placement de produits, de cession de droits à l’image des artistes et de création d’événements musicaux sur mesure. Un peu à l’image de l’accord de Sony Ericsson et Bob Sinclar : du contenu musical embarqué sur un mobile dernier cri. Succès sur toute la …partition : un disque de platine pour l’artiste et 450 000 téléphones écoulés. Est-ce que les mêmes résultats auraient été obtenus l’un sans l’autre ? Mystère. D’autres exemples réussis ? Jamiroquai, Christina Aguilera, Pink ou Justin Timberlake qui ont eux aussi participé à la promotion des derniers mobiles Walkman de Sony Ericsson. Egalement, Marc Cerrone et Samsung. Un bémol toutefois : les agences n’ont pas encore créer de régie commerciale, une sorte de music advisoring new generation. Qu’est-ce qu’elles attendent ? De pouvoir concevoir un modèle qui intègre les plateformes indépendantes de téléchargement légal de musiques numériques ?

Musique : la roue tourne…

Paradoxe : selon le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP), le marché de gros de la musique a chuté de 50 % depuis le début de la crise de cette industrie, en 2002. Soit un manque à gagner de 800 M€. Précisément, en 2007, le secteur accuse un déficit de 19,2% pour les ventes physiques (CD et DVD, soit 662 M €).
En revanche, le secteur numérique affiche une bonne santé : +16,6% pour les ventes numériques, internet et téléphonie mobile, soit un total de 50,8 M€. Mais cela reste peu. C’est donc la cata pour les majors ! Pour autant, les « labels communautaires musicaux » ont le vent en poupe. Le net, source de tous les maux, serait-il finalement source de sauvetage ? Ainsi, SellaBand, un site web qui permet à des groupes de musique de faire leur promotion et de recevoir des fonds d’investissement de la part de leurs “fans”, réalise une levée de fonds de 5 millions $. Sellaband qui a par ailleurs noué un accord de distribution avec Amazon. Pourtant, ses concurrents sont déjà légion : Slicethepie basé en Angleterre ou encore les Français Spidart, YakaMusic ou MyMajorCompany. Et que dire d’Apple, qui envisage, à l’instar de Nokia, de  rendre gratuit l'accès à l'intégralité de son magasin de programmes numériques en ligne iTunes moyennant le paiement d'un droit d'entrée à l'achat de son téléphone iPhone ou de son baladeur iPod ? Qui a dit que la musique ne rapportait plus ?

Libé, un pro de la pub !

Oui, Libé, le journal qui avait démarré sans pub (qui s’est bien rattrapé depuis, qui ne souvient pas des Libé « aux couleurs » des annonceurs…) innove encore avec une pub en appel de une, puis en page 2 et 3, puis, dans le making of, page 10 où le titre explique au consommateur (pardon lecteur !) le concept.

Enfin, en page 40, la pub est complète. Attention à ne pas perdre le fil ! Dans tous les cas, ce « tunnel » de pub a du coûter cher à l’annonceur. Reste à savoir si la cible l’aura bien perçue.

Comme d’habitude, je vous mets le lien d’@si, où vous saurez le fin mot… de cette histoire de pub !

Leclerc force les portes du petit écran… pour vendre des médicaments !

« A ne pas diffuser. Certains visuels peuvent être perçus comme dénigrant
à l’égard des médicaments ». Voici le verdict sans appel rendu par le Bureau de vérification de la publicité lors du visionnage du dernier spot télé de Leclerc, portant sur les médicaments. Mais TF1 et M6 n’ont pas tenu compte de cette recommandation. Du coup, les téléspectateurs voient passer en boucle ce film dont le discours, en voix-off, est le suivant : « En France, les médicaments sont remboursés ou ne le sont pas. Les médicaments remboursés sont de plus en plus chers. Leclerc demande que ses pharmaciens puissent vendre ces médicaments non remboursés à des prix Leclerc. » En pratique, 25 % moins chers. Pour des produits qui ont subi, selon la Mutualité française, une hausse de 36 %. « Une inflation de crise », comme aime à le rappeler le polémiste breton. Du coup, son message devient clair et limpide. Le tribun Leclerc a donc bien rempli son office. A savoir : créer un circuit de ventes alternatif, avec ses 150 docteurs en pharmacie (diplômés donc) avec le même cahier des charges que celui des officines. Pour faire des affaires en or : le marché du bien être et de la santé va en effet augmenter de quelque 40 Md € dans les dix ans à venir. C’est bon à prendre !

L’internaute a le clic facile : pas de problème, la pub est versatile !

Pop up, spams, bandeaux…L’internaute est désormais cerné par la pub. C’est le constat que tout le monde fait. Précisément, selon l'IAB (Internet Advertising Bureau) et France Pub (groupe Hersant Média), en 2007, les dépenses nettes des annonceurs ont  représenté 740 M€ : 58 % ont été alloués sur des campagnes de display (publicité classique par bannières) et 42 % sur le search (les liens sponsorisés  et la publicité via les moteurs de recherche). En ajoutant les 180 M€ de budgets dépensés en marketing direct, l'investissement total des annonceurs sur le media internet s'élève donc à 920 M€ net. De la pub à outrance diront certains mais aussi de la pub indiscrète. Ainsi, selon le New York Times, Yahoo collecte 811 informations par internaute chaque mois. Informations qui sont bien entendu revendues pour constituer des bases de données hyper ciblées sur vous et moi. Car la pub est en train d’évoluer, passant du statut intrusif à celui de permissif. Pas folle la guêpe ! Autrement dit, mieux je te connais, plus tu me supporteras. La pub n’a pas dit son dernier mot !