La marque du web

Monsieur le Président, je vous écris une… pub !

Boris Vian écrivait une lettre au Président de la République. Aujourd’hui, c'est la pub qui rédige ses messages pour le président !
Défenseur inlassable de la défense du pouvoir d’achat, E.Leclerc interpellait ainsi il y a quelques semaines le Président de la République sur la nécessité de réformer complètement la loi Galland pour pouvoir atteindre l’objectif affiché d'une baisse sensible des prix.
Aujourd’hui, c’est au tour de Jardin Bio d’en appeler directement à Nicolas Sarkozy. Mais que se passe-t-il ? Les marques sont-elles tombées sur la tête ? On ne s’adresse plus au consommateur ? On ne s’adresse plus qu’au président, unique recours possible ? Autrement dit, la situation est grave… et désespérée. Non ?

Un gratuit sur le foot ? Une bonne idée ?

Un gratuit sur le foot ? Une bonne blague… Et non, nos amis belges ont eu cette idée (à mon sens génial, car tout le monde sait que le foot fédère, rassemble des communautés, attire les annonceurs…). Précisément, le mérite de cette initiative revient à La société MRK. Le journal, baptisé Polyfoot, sortira en janvier 2008. Il sera distribué gratuitement dans les clubs de football, clubs de jeunes, brasseries et hôtels du Royaume. Pas moins de 200 000 exemplaires sont prévus. Notez aussi que, pour ceux qui n'auront pas eu la chance d'obtenir une version papier du magazine, une version PDF sera également disponible en libre téléchargement sur le portail du magazine (http://www.polyfoot.eu). Bref, le projet est bien monté et devrait tenir la route. Et si nous faisions de même ? Sport est généraliste et ne fait pas concurrence à l’Equipe. En revanche, un gratuit centré sur ce sport national pourrait faire de l’ombre au quotidien d’Amaury. Surtout si on y trouve quelques plumes… Dans tous les cas, ce match serait intéressant à suivre. Il aurait en plus le mérite d’amener de la diversité d’opinions dans cet univers presse quotidienne si peu sportif somme toute ! (L'Equipe, c'est un peu la pensée unique...) J’aimerais bien connaître l’avis d’Aimé Jacquet sur la question !

Facebook ou facepub ?

Reload (filiale de Publicis) détaille sur le blog de l’agence média Starcom l’arsenal  publicitaire mis en place par Facebook. Quatre produits vous ciblent donc, vous et vos friends. « Le premier, Facebook Pages, propose aux entreprises de créer leurs propres pages Facebook, et ainsi se créer un réseau de fans, d’amis de fans … mais aussi mettre en ligne des nouveaux produits, des services tel que des réservations, des vidéos.

Le second, Insight, permet aux annonceurs d’optimiser leurs annonces, et de s’adresser à un public ciblé grâce aux informations de leurs ‘’profiles'’ (sexe, âge…). Un annonceur peut alors décider de s’adresser uniquement aux « 20 500 jeunes femmes célibataires vivant aux USA, âgées de 18 ans...».

Social Ads, quant à lui, vous dénonce à vos amis lorsque vous interagissez sur la page d’un annonceur : Mettons que vous regardez une vidéo sur la page de Coca Cola. Automatiquement, une trace de cette action rentrera dans vos ‘’feeds'’, et vos contacts en seront alors avertis, et invités à se rendre sur la page de l’annonceur … De plus, votre réseau d’amis sera systématiquement enregistré comme étant une cible potentielle pour Coca Cola.

Pour terminer, Beacon permet aux ‘’profiles'’ –ainsi qu’aux annonceurs- de propager de manière virale des infos liées aux partenaires de facebook (CBS, Joost, Ebay,…) auprès de tous leurs amis. ». On peut donc se poser cette question : networking ou marketing ?

Pernod, derrière son bar en hyper !

Le web est un laboratoire virtuel, le web permet de tester des nouveautés auprès des consommateurs… Tout ceci est vrai mais mieux encore, le web positionne la marque sur le segment qu’elle vise.  Pour preuve, Pernod lance en décembre son barpremium.fr (cf news du 8 février 2007 sur la marqueduweb) en hyper ! Il prendra la forme d’un shop in shop de 9m2, dans lequel oeuvreront deux vendeurs spécialisés et qui présentera les marques Mumm, Scarpa… Que du bon ! L’objectif de la marque est ainsi d’affirmer son positionnement premium juste avant les fêtes. Là où cette initiative devient intéressante, c’est qu’elle valide la démarche premium de la marque, qui vend sur le net exclusivement des alcools prestigieux. En intégrant les GMS avec son barpremium, Pernod invente un nouveau modèle marketing : du net à la GMS, il n'y a qu'un ... verre. Et si d'autres marques suivaient ? Je pense par exemple à Maille, qui a aussi sorti un site haut de gamme. A voir. Sinon, pour info, barpremium.fr est le premier service imaginé par la cellule innovation de Pernod. Trinquons à son succès !

Apple : une plate-forme publicitaire pour artistes en quête de notoriété ?

Comment mesurer une bonne stratégie marketing ? Par ses retombées en termes de notoriété sur le produit. Mais Apple "think different". Avec cette marque, on arrive carrément à booster la notoriété de l’outil publicitaire, en l’occurrence, la musique utilisée pour le spot. Ainsi, pour la pub “Music is My Hot, Hot Sex”, la firme à la pomme a fait appel à un groupe brésilien inconnu au bataillon jusque là, CSS (alias Cansei de Ser Sexy).

Dès sa diffusion en télé, le groupe a écoulé des milliers d’albums et s’est vu propulsé en tête des charts. Bilan : Apple fait mieux qu’une major (ou My Space !) pour promouvoir ses artistes. On peut néanmoins se poser la question suivante : est-ce Apple qui paye pour la conception de sa pub ou bien CSS qui rémunère Apple pour ses bons et loyaux services publicitaires ? Evidemment, la question ne se pose pas. Néanmoins, on peut saluer l’excellent travail marketing de la marque !

Je ne lui connais pas d’équivalent, et vous ?

TNS revient sur le vrai 2.0

Le web 2.0 par ci, le vrai 2.0 par là… beaucoup de buzz, mais en réalité ? Cette étude, publiée en octobre 2007 et intitulée mythes et réalités des marques à l’ère 2.0 revient sur des idées toutes faites.
Première réalité : un internaute attend-il de la transparence dans le discours de la marque ? Oui, pour :
- 39 % de la population française
- 49 % des utilisateurs du web 2.0
- 50 % des contributeurs du web 2.0

Deuxième réalité : les blogs et les forums sont-ils visités par un plus large auditoire que les sites de marques ?Faux
Sites visités au cours des 12 derniers mois

77 % ont vu un site d’un produit ou d’une marque

58 % un blog

47 % un forum

46 % un site réseau communautaire

9 % un wiki

8 % un site réseau professionnel

Au cours du dernier mois

56 % ont vu un site d’un produit ou d’une marque

31% un blog

29% un forum

28% un site réseau communautaire

6% un wiki

4% un site réseau professionnel

Troisième réalité : les blogs et les forums sont-ils meilleurs prescripteurs d’achats que les sites de marques ? Non !

- 90 % des internautes visitent plutôt un site marchand
- 57 % un comparateurs de prix ou un guide
- 44 % des sites de marques
- 18 % un forum
- 4 % un blog

Conclusion : pour l’instant, les blogs sont moins influents que les sites de marques. Pour combien de temps ? A moins que les sites de marques ne se transforment en blogs de marques ?

Storytelling, ou l'art de raconter des histoires de distraction massive

"Du logo, on passe aux stories".

"C'est l'avènement de la consommation comme seul rapport au monde".

"les marques s'attribuent les pouvoirs qu'autrefois on cherchait dans la drogue, dans les mythes".

L’acte de consommer devient alors "un exercice de communication, voire de communion, planétaire".

Qui a écrit ces phrases ? Christian Salmon, auteur de Storytellling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits. Et ce ne sont pas des histoires drôles qu’il raconte ! Il a inventé un nouveau concept : celui d’arme de distraction massive (ADM ?). Il prédit en effet une véritable explosion nucléaire dans la communication, qui massacre tout sur son passage : tout, c’est-à-dire qui aliène l’esprit. En racontant des nouvelles histoires, les marketeux utilisent en effet les marques pour transformer la vision du monde que se représente le consommateur.

Ce scénario fait peur, mais le pire, c’est que ce n’est pas de la fiction : c’est du marketing-réalité. Après la télé-réalité, c’est une suite logique, non ?

L’évolution naturelle du référencement naturel

Si les sites proposant du service sont relativement avancés en matière de référencement naturel, les autres accusent en revanche un certain retard. Pourtant, le coût d’acquisition client sur le net est 3 à 5 fois moins cher que dans la vie réelle. Autre argument : une fois référencé, un site peut rapidement obtenir 50 % d’audience supplémentaire. En effet, les études indiquent que 70 % des requêtes proviennent du référencement naturel. Autrement dit, sans cela, on se coupe de 70 % du marché ! François Houste, directeur du référencement naturel de LSF Interactive (qui compte parmi ses clients le Figaro, France 24, Clarins...), donne sa vision de l’évolution naturelle du référencement naturel.
« Impossible aujourd’hui de se contenter d’être sur des moteurs de recherche. Auparavant, ceux-ci référençaient uniquement des pages web. Aujourd’hui, non seulement 30 algorithmes nouveaux arrivent chaque jour sur google, ce qui complexifie la tâche.  De plus, les moteurs se nourrissent d’autres éléments : de vidéos, de photos, de blogs…  Donc nous ciblons au delà-du moteur de recherche. Nous utilisons notamment YouTube pour certaines marques clientes chez nous. De cette manière, nous utilisons le contenu vidéo pour gagner en visibilité sur le net.
Nous réfléchissons aussi à l’utilisation des réseaux sociaux, en sachant que tous les types de métiers ne se prêtent pas à leur utilisation. Nous allons tenter prochainement l’expérience sur Facebook par exemple, car 55 millions d’utilisateurs représentent une audience non négligeable. Toutefois, l’Internet est en évolution perpétuelle. Nous assisterons prochainement à une nouvelle mutation de l’espace d’expression personnelle sur le net. Et nous référencerons aussi nos clients dessus ».
Plus d’infos sur le blog de LSF Interactive : http://www.search-engine-feng-shui.com/

Prêts entre particuliers : Prosper, youp la boum !

D'ici à dix-huit mois, les consommateurs pourront plus facilement faire jouer la concurrence tarifaire et choisir la banque la mieux-disante en matière de compte courant grâce à la facture récapitulative annuelle. Sauf si, comme un ménage sur quatre, ils utilisent un découvert bancaire ! Donc finalement, l’avancée vers la transparence reste limitée. Mais les banques vont peut-être pourtant plier face au succès de l’eBay bancaire. J’ai nommé Prosper, qui comme son nom ne l’indique pas du tout, met en contact prêteurs et emprunteurs. Lancé l’an dernier aux USA, par le fondateur d’e-Loan, ce site revendique déjà 480 000 membres. A ce jour, il a favorisé pour près de 100 millions de dollars de prêts entre des particuliers qui ne se connaissaient ni d’Eve ni d’Adam. Prosper fera-t-il bouger les banques ?

Produits dérivés : Arte vend-elle son… âme ?

Rencontre avec Francis Ford Coppola, diffusion des films de Kubrick, fiction sur René Bousquet… et bientôt Chic sur Arte. Une nouvelle série ? Pas vraiment. La chaîne télé culturelle franco-cuturelle allemande teste un nouveau créneau : une série de produits haut de gamme aux couleurs de son émission quotidienne de mode et de l'art de vivre Chic Arte. Parmi eux, des coussins, des trousses de toilette, des draps ou encore des tentures. Ils seront distribués prochainement au Bon Marché et au BHV. Voilà pour la France. Mais Arte vise aussi l’international : elle distribuera donc Arte Chic chez Conrad Shop à Londres et chez Barney's à New York. On est loin de ses produits dérivés traditionnels, DVD (300 000 ventes par an), CD, livres… Face à son faible taux d’audience, la chaîne envisagerait-elle une reconversion ? Car la marque Arte représente en effet quelque chose de positif. Autrement dit, elle détient une certaine valeur. Il serait intéressant de connaître le résultat de ce lancement. En cas de succès, Arte prolongera très certainement l’expérience et l’étendra à d’autres produits. Et stoppera son activité audiovisuelle ? On pourrait en effet imaginer qu’Arte cesse d’être diffusée en télé classique, se consacre au net avec des émissions culturelles et développe sa marque, dans des produits mode. Dans ce cas, Arte deviendrait plus cheap que chic !