Pourquoi Mediapart ?
Je livre un point de vue purement personnel pour une fois.
Déjà, j’ai eu l’occasion d’avoir Edwy Plenel en professeur à des cours à l’IFP et je buvais ses paroles. Il nous a parlé de ses enquêtes, sans omettre ses râtés avec l’affaire du Rainbow Warrior par exemple. Donc beaucoup d’humilité.
Ensuite, c’est quelqu’un de passionné, un vrai journaliste au sens « Albert Londres ». De l’investigation, du parler vrai.. ;
De plus, c’est lui qui a dit , "Sous Sarkozy, ce qu'il va se passer, c'est que les mots vont perdre leur sens". C’est tellement vrai : il suffit de voir la poutinisation des médias (alias la sarkozition des médias) pour s’en rendre compte. Donc j’ai confiance en son jugement.
Aussi, j’aime beaucoup le concept atelier. Voici sa présentation sur le site, histoire de donner un avant-goût : « Que peuvent bien avoir en commun, ebay et Désirs d'avenir ? Amazon.com et World of warcraft ? Linux et lepost.fr ? Wikipedia et Loïc Le Meur ? Obama.com, Slashdot et Agoravox ? Et peut-être avec plus d'évidence et d'impertinence aussi, Ohmynews, Ségolène Royal et le projet MediaPart ? ». Ici, le web fait partie intégrante du site d’information, aussi bien dans le fond que dans la forme. C’est rare.
Enfin, la concurrence est saine : Mediapart va se frotter aux médias traditionnels mais aussi à Rue89. C’est une bonne chose, en ce sens où entre médias du même « acabit », il faut une émulation aussi. Pour tirer tout le monde vers le haut.
En un mot, il faut non pas éliminer, mais adhérer ! 9 E par mois ! Un cadeau pas cher pour Noël !
Pas complètement d'accord... Comment justifier les 9 euros / mois, soit un modèle payant à un moment où les acteurs de ce secteur qui ont pris possession du sujet il y a de nombreuses années (New York Times par exemple) passent en mode gratuit ; à un moment où toutes les informations et analyses s'obtiennent gratuitement.
La mise de fond de 40 millions paraît très insuffisante au regard des ambitions (cela ne permet pas à mon avis de construire des enquêtes d'investigation qui sont la partie couteuse du système, mais la valeur ajoutée différenciante).
Enfin, dernier point, le Web c'est des liens. Tout ce qui est placé derrière un mur (payant) est invisible, donc inexistant.
Rédigé par : jbp | 06 décembre 2007 à 17:52
oui, évidemment que le gatuit est le sens de l'histoire. Mais là, c'est pour lancer un titre. Après, si ça marche, les dirigeants devraient le passer en gratuit. Logiquement !
Rédigé par : magaud | 06 décembre 2007 à 21:44
Non : c'est trop tard et pas convainquant
Soumis par Bill (non vérifié) le mar, 12/11/2007 - 05:50.
Les gens qui ont pris cette initiative ne remettent pas en cause le modèle journalistique auquel ils ont toujours adhéré : l'idée qu'il y aurait d'un côté le savoir, et de l'autre, le non-savoir. La question de l'échange entre ceux qui "sauraient" et ceux qui "ne sauraient" pas est à peine abordée, ou de manière totalement superficielle.
Ces journalistes "rebelles" se sont soumis à toutes les dérives qu'ils dénoncent aujourd'hui : ils "découvrent" in extremis ce que les lecteurs savent depuis longtemps.
Ce sont eux qui propulsent depuis des années une poignée de prétendus philosophes et de prétendus experts, qu'ils ont transformé en vedettes, pour fidéliser les lecteurs. Ils ont toujours accepté le système du cumul. Tel journaliste, tel philosophe est devenu omniprésent grâce à eux, et uniquement grâce à eux. Les puissances financières ont bon dos. Je ne parle pas ici des pigistes.
Ces journalistes ont pratiqué une censure systématique sur les articles produits par leurs confrères étrangers.
C'est Internet qui a permis aux lecteurs (multilingues) de comprendre qu'une information tenue pour certaine ou importante en France est ignorée ou contredite par les journalistes d'un autre pays.
Le groupe de Mediapart critique la mainmise des puissances financières sur les journaux mais pour ce qui est de la critique de toutes ces habitudes, attitudes et vision du monde de leur propre milieu, qui ne datent pas d'aujourd'hui, et de la formation donnée dans les écoles de journalisme, vous pouvez repasser.
Je ne donnerai pas un centime à Mediapart. Ces gens réagissent beaucoup trop tardivement pour être le moindrement crédibles et ils ne se remettent pas un seul instant en question eux-mêmes.
Leur tentative me paraît être une réaction liée à une volonté de récupération dans un but strictement corporatiste et autopromotionnel.
D'auatres journalistes ont osé faire le saut depuis longtemps, ex. Dedefensa, aux États-Unis, Counterpunch, Global Research en français, Rue89, et j'en passe, sans parler de certains sites militants qui sont passionnants (Antiwar.com). Ces sites demandent un soutien mais sont gratuits.
C'est sûr que ce n'est pas évident pour les journalistes, mais la question c'est tout de même de savoir si l'information ne devrait pas être gratuite, au même titre que les bibliothèques.
Rédigé par : Bill | 11 décembre 2007 à 07:01