La marque du web

MySpace : le réseau social devient audiovisuel

60 milliards de visites par mois : voilà le bilan de MySpace, site communautaire (900 M $ de chiffre d’affaires annuel) qui ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Nouvel objectif : devenir une TV web 2.0. Comment ? MySpace TV est une plate-forme proposant des films produits aussi bien par des professionnels (un premier accord a été signé avec Sony pour diffuser des mini-épisodes de 5 mn des comédies des années 1980, ainsi qu’avec la NBC, la Fox portant notamment sur la diffusion d'Heroes ou encore de Dr House…), que par des utilisateurs lambda, à l’instar des vidéos diffusées sur You Tube par exemple. Par ailleurs, My Space TV annonce avoir noué des accords avec Channel 4, qui autorise ses membres à développer des intrigues pour sa série Skins. Film 4 s’est également associé à cette nouvelle Web TV  pour créer le premier long métrage généré par des utilisateurs. Avec cette nouveauté, MySpace compte ainsi contrer l’influence grandissante de son concurrent britannique Facebook, mais aussi à s’emparer du marché de la monétisation des vidéos en ligne. Encore faut-il pour cela qu’il convertisse ses membres en téléspectateurs !  Et la concurrence est rude avec les autres diffuseurs de contenus que sont les You Tube, Daily Motion, Joost, mais aussi les télés des opérateurs (Orange, Free, SFR)…

Sponsoring Tour de France : Sortie de piste fin 2008 pour Cofidis

Cofidis roule pour le Tour de France depuis 10 ans. La marque sait ce qu’elle fait : l’événement attire près de 15 millions de spectateurs le long des routes et sa retransmission dans les médias touche environ 3,6 millions de téléspectateurs. Cette année, histoire de renforcer encore sa notoriété durant la compétition, Cofidis a même inauguré le 28 juin dernier son île dans Second Life, réalisée par l’agence AndreaMedia. Sur Neutrimo, une conférence de presse a ainsi été donnée, au milieu d’avatars sponsorisés. La société i-Marginal a également créé un blog pour Cofidis (www.slcofidis.fr), qui suit pas à pas toutes les étapes de la Grande Boucle. Ce développement dans Second Life traduit la volonté de Cofidis de toucher les plus jeunes, tout en surfant sur la vague médiatique du Tour de France. L’idée est intéressante et montre que la marque développe son sponsoring, mais alors, pourquoi annonce-t-elle son retrait fin 2008 ? Est-ce à cause du dopage ? Il est vrai que les vainqueurs des dix derniers Tour ont tous été convaincus ou accusés de dopage. 10 ans de dopage non stop, 10 ans de sponsoring Cofidis.
Une mauvaise équivalence, certes mais les experts s’accordent à dire que les problèmes de dopage n’ont pas franchement entâché la notoriété ni l’audience de la manifestation sportive. De plus, des mesures draconiennes sont prises pour assainir la compétition, jusqu’à Nicolas Sarkozu (encore lui), qui sacrifie de sa personne pour montrer sa volonté de «rendre le Tour plus propre ».
Non, l’explication du retrait de Cofidis et d’autres dans la foulée, résiderait plutôt dans le montant de plus en plus élevé des droits du sponsoring : entre 8 à 15 millions d'euros environ pour une équipe de premier rang cette année. Trop sûrement.

Enfin un journal qui donne des scoops : rue89.com

Exit la rue Béranger, bonjour la rue 89. Voilà le chemin qu’ont pris quatre anciens journalistes de Libération (Haski, Riché, Mauriac et Aubrun), qui ont lancé un site d’information baptisé Rue89 le 6 mai dernier. Un vrai journal rubriqué comme il se doit : Dans le rétro, pour revenir sur des faits passés, Passage à l’acte, pour lancer le débat démocratique, Gonflés à Bloc, ou le chantre des réacs, et bien d’autres encore. En outre, les fondateurs ont eu l’idée de faire leur conférence de presse sous forme de tchat. On touche là à la finalité du site : générer une vraie information à trois voix : journalistes, experts et internautes. Ce qui aboutit à des scoops : qui succède à Schneidermann ? Paul Amar, révèle rue89.com ; la censure du JDD sur son propre papier concernant l’abstention de Cécilia Sarkozy a également été divulguée par ce site, de même que les contrats passés entre l’état et Bolloré et ainsi de suite.
On dit que le site s’inspire du magazine en ligne américain Slate, qui compte 5 millions de visiteurs uniques par mois. Créé en 1996, celui-ci est d’ailleurs souvent cité comme le meilleur magazine exclusivement en ligne publié aux Etats-Unis. Il a ainsi reçu un nombre record de distinctions journalistiques. Il n’empêche qu’il en a les moyens puisqu’il est publié par la Washington Post Company au travers de sa filiale WPNI (Washington Post Newsweek Interactive). Ce qui n’est pas le cas de Rue89, entièrement financé par les deniers des quatre journalistes. Espérons que la publicité viendra les soutenir. Et les autres médias, pourquoi pas ? A ce titre, on peut donc déplorer que le quotidien 20 Minutes ait justement conclu un accord avec Slate pour reproduire une sélection de leurs articles. Puiser chez Rue89 aurait été aussi pertinent et donné en plus un coup de pouce à un confrère plus que méritant ! Longue vie rue89 !

Gamm Vert invente la GSN

Après les GSA, les GSS, les GSB… voici la GSN. Unique en son genre, ce nouveau signe caractérise Gamm Vert, qui se rebaptise ainsi grande surface de la nature. L’enseigne qui a fêté ses trente ans d’existence espère ainsi montrer qu’elle particpe de façon importante à la préservation de l’environnement. Petit récap : lancement de produits responsables, utilisation de papier recyclé, sacs de caisse biodégradables, adhésion aux labels TFT et FSC pour le bois, mise en place de l’observatoire des papillons du jardin… Vraies actions pour une VIB (pour vraie bonne idée, pardi !) et qui justifie la GSN ! Ou beaucoup de triturage de cerveaux pour pondre un nouveau sigle aussi pompeux qu'inutile ?

Les marques de préservatifs se tirent la bourre !

On ne va pas bouder notre plaisir, parler des campagnes des marques de préservatifs est à chaque fois un régal : le concept est toujours juteux, original et bien « membré ». Cette fois-ci, Manix, le roi de la capote, décide de s’envoyer en l’air ! Pour se différencier de ses concurrents en cette période estivale, propice à une surconsommation de préservatifs, Manix opte donc pour une communication événementielle… dans le ciel. A partir du 15 juillet, un préservatif géant Manix survolera donc la plupart des stations balnéaires françaises de Quiberon à Juan-les-Pins. Business oblige, cette campagne événementielle (conçue par CLM/BBDO) sera relayée à la fin du mois de juillet et tout le mois d’août par une campagne produit en presse. Manix tient le bon bout ! Quelle va être la réponse de ses rivaux ? Rappelons que Durex, après avoir aussi fait dans l'événementiel en avril en lançant une campagne de 20 000 testeurs, avait présenté une publicité toute en finesse au mois de mai. Celle-ci montrait un produit lambda, avec pour baseline un message court et concis "Get Lubricant by Durex - Enjoy the other side !"Edifiant ! Pardon, lubrifiant ! On attend avec impatience la prochaine trouvaille !

La VoD, relais de croissance de l’audiovisuel ?

La télé traditionnelle est morte, vive la  VoD ! France tvod (pour France Télévision), TF1 Vision, M6 Vidéo... Le message est bien capté par toutes les chaînes qui déploient toutes leurs nouvelles antennes VoD. Une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman prévoit d'ailleurs un marché français de 500 millions d'euros en 2012, soit 9 fois plus qu'en 2007.
Ainsi, pour le secteur audiovisuel, la VoD pourrait être le relais de croissance tant espéré. Car la dépense moyenne des ménages en programmes audiovisuels a stagné entre 2004 et 2005, autour de 25 euros par mois. Les ventes de DVD ont même baissé en valeur depuis 2004 et en volume depuis 2005 tandis que les locations stagnent. La VoD apparaît donc comme le remède idéal. Toutefois, pour que la VoD perce, il faudrait que l’autorisation de diffusion pour la VoD (aujourd'hui de 33 semaines après la sortie en salle) soit calée sur les sorties DVD (24 semaines). Car il manque encore bien des programmes à l'appel !

Cette décision de raccourcissement des délais de diffusion est donc réclamée à cors et à cris par les FAI par exemple, qui voudraient utiliser l’attrait du cinéma à la demande pour attirer de nouveaux clients. A l’inverse, Canal + (à la fois producteur et diffuseur) est beaucoup plus nuancé et souligne ses deux inquiétudes : le piratage (100 millions de films ont été téléchargés illégalement en 2006 selon GFK !) et la perte de ses abonnements. La Vod fait donc beaucoup parler… avant même que son business model soit validé. En effet, quel modèle est le plus rentable ? VoD payante à l’acte, sur abonnement (SVOD) ou encore gratuite financée par la pub ? Ou encore un modèle mixte ?

TV5 Monde propose "PLus" avec le numérique

Dans le jargon télévisuel, nous parlons de mode non linéaire, par opposition au mode linéaire qui structure les programmes dans une grille horaire élaborée en fonction de la consommation des foyers. Le mode non linéaire constitue une nouvelle demande de la part des foyers, qui veulent consommer ce qu’ils veulent, quand ils veulent et où ils veulent. Ce qui se traduit, pour les chaînes, par une offre diffusée sur de nouveaux supports. « Le centre du monde est partout », voilà une phrase culte chez TV5 Monde, bien dans l’air du temps. Partout, signifie autres supports. Dans le cas de la chaîne, il s’agit de bouquets numériques type Echostar, d’IPTV (chez Free), de Joost (Web TV, qui diffusera TV5 Monde Plus !), de son portail internet (www.tv5.org), d’offres mobiles, notamment avec Orange et des réseaux privés, en particulier ceux des compagnies aériennes ; Ce qui oblige TV5 à se constituer une banque de programmes, longs et, - c’est la grande nouveauté-, courts, plus adaptés à certains de ces nouveaux supports. Et à trouver des producteurs qui suivent sa ligne éditoriale, à savoir une ligne généraliste, constituée de programmes en langues française, si possible sous-titrés. Les avantages à la clé sont nombreux : TV5 Monde répond ainsi à de nouveaux usages de consommation, touche des cibles plus jeunes, offre un nouveau service, rentabilise ses efforts de production, génère de nouvelles sources financières, se montre sous un jour plus moderne et, cerise sur le gâteau, se dote d’une dimension politique, en renforçant le rôle de la francophonie.

Catch up TV, une nouvelle marque pour les chaînes !

Zut ! Samedi soir, vous étiez de sortie et vous avez râté le documentaire que vous vouliez voir. Trop tard pour mettre en marche un magnéto. Reste alors la solution du net. Le procédé de rediffusion sur le web a été baptisé « catch up » par les chaînes. En résumé, du podcast adapté à la TV. Si la consommation a démarré faiblement, elle n’en demeure pas moins prise au sérieux par les chaînes. Ainsi, M6 a signé un accord avec Club Internet. Désormais, dans une nouvelle rubrique, « Club Video TV », l’abonné peut voir quand il le souhaite une des séries TV et des émissions venant d’être diffusées sur M6. Le service est disponible pour tous les abonnés Club Internet. L’accès est en principe payant mais ces abonnés peuvent accéder gratuitement à des programmes produits par la chaîne tels que Capital, Turbo, La Nouvelle Star, le pire du Morning Live ou encore E= M6, en différé. TF1 a, pour sa part, inauguré TF1Vision, qui permet de retrouver en ligne le dernier épisode de sa saga préférée quelques minutes après sa diffusion sur les ondes. La première chaîne a notamment noué des accords avec le groupe Walt Disney visant à mettre à disposition des internautes des séries comme Grey's Anatomy, Lost, Ghost Whisperer…

Les marques affichent la couleur

La qualité d’une grande marque, jusqu’à 50 % moins cher. Voilà la dernière trouvaille d’Ikea pour faire vendre ses matelas. Se revendiquer comme une grande marque, mais moins cher. C’est un discours qui fait mouche auprès du consommateur et qui effraie les industriels de tout bord. C’est  d’ailleurs pour cette raison du 2 au 17 juillet, 20 entreprises (cf le site http://www.les-marques-et-vous.com/">http://www.les-marques-et-vous.com/) représentant 23 marques prennent la parole collectivement, pour la deuxième année consécutive, via une campagne d’affichage mettant en scène leurs produits emblématiques. Avec un slogan qui démarre par : qui mieux que… sous entendue une grande marque,  peut vous apporter « de la qualité », de « l’innovation », du « plaisir »… Une campagne forte, en réaction à une menace de taille ? La campagne, orchestrée sous l’égide de l’association professionnelle Ilec et de Prodimarques, représente qui plus est 16 % de l’offre totale d’affichage grand format en France. Qui mieux qu’une grande marque a autant d’argent ?

Les marques deviennent fans de web séries

Libre comme l’air : c’est une nouvelle gamme de shampoing lancé par Sunsilk. C’est aussi le nom d’une série diffusée sur une web TV et conçue dans la tête des créatifs de l’agence Rouge. Elle raconte tribulations de Chloé, une jeune provinciale de 22 ans qui débarque à Paris avec la ferme intention de devenir comédienne. L’audience est au rendez-vous : un million de spectateurs en ligne. Le concept est ambitieux avec un produit discret, en fin de spot. Le réalisateur est dans l’air du temps : il s’agit de François Desagnat, connu pour la Beuze. Enfin, pour renforcer la visibilité de la série un partenariat a été signé avec Dailymotion et les vidéos bénéficient d’un habillage particulier. Un bon coup de marketing viral opéré par la marque. Si Sunsilk n’est pas pionnier en la matière, les aventures de la jeune Anya pour promouvoir le nouveau complexe immobilier Cressey Development Group avaient déjà fait du bruit, il n’en est pas moins intéressant. Car c’est tendance que de concevoir des formats courts de séries pour des web tv. Dans un autre genre, Quelle a ainsi obtenu la possibilité de diffuser des mini-épisodes de "Plus belle la vie" sur son site. Reste à savoir si ça fait vendre plus. Suite au prochain épisode.