La marque du web

Dur dur d’être supporter de foot !

La coupe  est pleine ! Les fans du ballon rond vont devoir multiplier les abonnements s’ils veulent suivre l’intégralité du championnat : ils devront en effet s ‘abonner à la fois à Canal + et à Orange. Car le 9 août, Orange Foot débarque sur les écrans. Il s’agit des droits de la Ligue 1 qu’Orange a payé 140 M€. Pour un match unique le samedi. Et pour voir cette offre, il vous en coûtera 6 € par mois. Le restant de la grille arrivera en septembre. Donc 6 € pour l’opérateur telco, 33 € pour la chaîne cryptée. Et 1,5 € pour la bière ! ;) Là aussi, le pouvoir d'achat risque d'être en baisse...

Euro 2008 : TF1 2, M6 1… et Internet !

Selon Yacast, la première chaîne privée a enregistré 41 321 092 €  de recettes et a diffusé
16 matchs. En face, la 6 a récolté 32 235 121 €  et a diffusé 15 matchs. La hiérarchie des annonceurs est fidèle au poste : à savoir Renault en tête avec 2,7 M€, suivi de Ferrero et Procter & Gamble. Rien de Nouveau sous le soleil donc. Reste que le média héros de cet Euro malheureux pour l’Equipe de France pourrait bien être le web. Pourquoi ? Parce 3615 Polyprod a cartonné durant la manifestation sportive. Petit florilège sur dailymotion pour les curieux, où vous retrouverez : je ne suis pas à l’Euro, de David Trézéguet, on va s’aimer de Domenech et Denis… Ou plutôt on va s’marier… Finalement, le foot et le web (avec du contenu !!!) font plutôt bon ménage. Et si je prenais un abonnement à Orange TV ?

Le clone de Nike fait fureur en Chine !

En Chine, les contrefaçons sont légion. Ce n’est un secret pour personne. En revanche, ce qu’on sait moins, c’est l’ampleur de la copie, même au niveau boutique. Ainsi des clones de magasins Nike existent, allant jusqu’à reproduire le fameux logo. Voici une photo prise par le fondateur de l’agence de design Stories, Xavier Laforge et qui montre la virgule sous un autre « jour ». Selon lui, l’enseigne chinoise « clone » du célèbre équipementier détient déjà… 1200 points de vente sur le territoire chinois. Un développement qui s’est fait en à peine six ans.  Un nouveau « tigre » du sport est donc né ! Attention toutefois à la fureur du dragon Nike, qui pourrait bien se réveiller. Surtout en pleine période de Jeux Olympiques !

Speedo, va donc chez Speedo, Speedo !

Arena, retoquée par Speedo ! Car on ne parle plus que de la marque qui a permis à Alain Bernard de flotter sur l’eau et de battre trois records du monde. Avec cette combinaison dans laquelle les nageurs se glissent comme dans une seconde peau (20 minutes pour l’enfiler !), et qui leur procure vitesse et maintien. Et une meilleure flottabilité. Quel excellent argumentaire commercial ! Et quelle meilleure preuve que les résultats d’Alain Bernard, qui exhibe véritablement son « maillot de bain » comme explication pour ses performances. Moi, je serais les sponsors, (de lunettes, de bonnets de bain…), je me précipiterais sur ce sportif, qui sait mettre à l’honneur ses marques partenaires ! Dans tous les cas, voici un bel exemple réussi de marketing sportif ! Plus efficace que la pub classique. Et ce n’est pas la riposte d’Arena, qui me fera dire le contraire : présentation de son dernier savoir-faire avec le « R-évolution », lancement le même jour de son site internet nouvelle version (qui est bien foutu entre-nous, avec une dimension high-tech, qui n'est pas sans rappeler... Speedo), avec une dimension communautaire, et information sur le lancement le 3 avril prochain du H3O, son MP3 waterproof. La marque de la nageuse préférée des français devra faire plus d’efforts pour séduire à nouveau. Et si Laure Manaudou affirmait que son maillot lui donnait des ailes, pardon des nageoires ?

Le web marchand, un nouvel @ldorado ?

Que représente la vente sur Internet pour une enseigne de sports ? Est-ce que le site internet cannibalise le réseau physique ? Début de réponse avec Foot Locker, plus grand distributeur de baskets au monde, avec 4 000 magasins. L’enseigne a ainsi réalisé au premier trimestre 2007 5% de son chiffre d’affaires via son site marchand, soit 70 M$, en hausse de 7,7% (Source sport-guide.com). Dans le même temps, son réseau de points de vente a enregistré une baisse de 3,6 % de son chiffre d’affaires. La réponse est donc oui (contrairement à ce que les têtes de réseau indiquent bien souvent). Il faut dire que le site de l’américain est bien travaillé, s’adressant à une cible de jeunes avec une offre produits très sélective. De plus, Footlocker propose à l’internaute d’imprimer une fiche Sneaker Finder (du nom du programme de recherche mis en place par l’enseigne). Il se charge alors de trouver le produit recherché, puis de l'apporter au magasin le plus proche. Une offre de service qui doit certainement contribuer aux recettes du site internet. Il faut savoir qu’en France, l’engouement pour le e-commerce est plus récent qu’aux USA. Ainsi, Made In sport et Décathlon (anciennement Koodza) ont inauguré leur site seulement en 2006. Intersport et Super Sport les ont rejoint en 2007. Reste que le risque de cannibalisation est craint notamment par les réseaux de franchisés. Ce qui explique le retard pris par certains distributeurs, comme Intersport, obligé d’éduquer son réseau à l’arrivée du site marchand. Mais la formule est payante. Pour preuve, le site du leader vient d’être rebaptisé Decathlon.com, assumant ainsi pleinement sa stratégie web. Puisqu’elle marche !

Intersport… il est très fort !

Pourquoi ? Parce que l’enseigne a choisi le moment où  Adidas a vu son contrat avec le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) prolongé jusqu'en 2012, pour faire un spot co-brandé avec la marque en télévision. Intersport reste sur son positionnement de coach, mais ajoute une dimension supplémentaire : l'enseigne de sport coache en effet avec la marque aux trois bandes. Si le budget reste modeste en première semaine de communication (223 000 € selon Yacast), il devrait augmenter dans les jours à venir. Surtout que qui dit co-branding, dit coût du spot partagé à deux.

Puma fait les affaires de PPR !

PPR veut une belle image de marque. Pour ce faire, le groupe a acquis en 2007 la marque Puma, en prenant possession de 64 % de son capital. « Nous capitalisons sur sa notoriété pour conforter notre activité grand public », souligne François Henri-Pinault, Pdg du groupe de luxe et de distribution. Un point crucial  pour le groupe : le nom de l’équipementier sportif est en effet revenu à plusieurs reprises lors de la conférence de presse présentant les résultats financiers de PPR, qui totalise un bénéfice en hausse de 34,6 % à 922 M€. Donc tout va bien pour PPR et notamment grâce à Puma : la marque enregistre en effet la deuxième marge opérationnelle la plus forte au sein du groupe derrière le luxe, de 13,74%. Puma affiche aussi un résultat opérationnel courant (ROC) de 236 M€, dopant ainsi celui de PPR, qui n’affiche qu’une croissance de 14% hors Puma. Un bilan très positif. D’où l’annonce d’ouvertures de 25 nouveaux magasins pour 2007 pour accroître les performances commerciales. « D’importants investissements en  communication sont prévus pour soutenir la marque encore cette année, notamment en parrainage sportif », précise-t-il. Sport et mode font bon ménage, c’est bien connu et PPR entend donc intégrer cette nouvelle donne dans son pôle distribution, qui par ailleurs enregistre des résultats contrastés.
Exemple avec la Redoute.  « La marque va se matérialiser sous forme de boutique virtuelle sur le site de l’enseigne », annonce-t-il.
Mais PPR entend aussi se servir de Puma pour renforcer son pôle luxe. Ainsi, Puma collabore avec Alexander McQueen, styliste de la maison PPR.
Autre exemple, Gucci : soucieuse d'élargir sa gamme, la marque de luxe voudrait, en particulier pour attirer les jeunes, étudier de près les collections de Puma. Cela tombe bien : la marque au couguar développe en ce moment une stratégie résolument haut de gamme et sort ses produits du strict cadre sportif. Ce qui passe par une diversification. Parmi les nouveaux segments développés, le nautisme : lors de la Volvo Océan Race, la marque aura ainsi un bateau à son nom et sera fournisseur officiel. L'investissement atteindrait 30 millions d'euros. Puma s'intéresse aussi à la moto et au golf. Pas tellement du middle-class. Finalement, Puma et PPR se sont bien trouvés !

Le football français devrait moins se préoccuper de son image et plus de ses joueurs

Le sport, vecteur de valeurs… Un idéal désuet ? J’espère que non. Il n’empêche que la dernière décision de la fédération française de football m’a bien déçue. Elle vient en effet de créer la Fondation du sport, sur les conseils de Carat Sport. Objectif : promouvoir le respect sur le terrain. Mais quelle idée est passée par la tête de tous ces pontes du foot ? C’est fini de jouer : on parle de droits de l’homme, de lutte contre le racisme… Chaque chose à sa place et la pub (car pour moi cette fondation s’assimile à un coup de pub pour valoriser son image) n’en est pas exempt : elle ne peut pas lutter dans ce cas de figure. Les actions racistes ont été trop loin sur les stades. C’est l’action qui doit primer : autrement dit, l’arrêt pur et simple des matchs à chaque insulte profanée. C’est clair que, dans un premier temps en tout cas, ça fera perdre de l’argent : et aux sponsors avant tout ! Mais et alors ? Si véritablement les annonceurs et les pouvoirs publics voulaient agir, ils devraient militer pour cette mesure. Et non investir 2 M€ dans une fondation « poudre aux yeux » !  Cause perdue à mon avis.

Le foot a sa communauté virtuelle, c'est pas trop tôt !

Les communautés virtuelle se multiplient à la pelle : dernière en date : toofoot.com. il s’agit de la communauté des footballeurs amateurs (qui compte en France quelque 2 millions de licenciés, et 19.000 clubs amateurs), qui vient d’être officiellement lancée à l’occasion du salon Galaxyfoot, comme le relate le site Mashable.
Le site se positionne ainsi comme une plateforme permettant aux amateurs d’entrer dans une démarche professionnelle pour améliorer leurs performances, mais aussi prolonger le plaisir du jeu en dehors du terrain. Toutes les « catégories » sont acceptées : joueurs, coach, coach/joueur et donc manager d’équipe, arbitres et supporters.
Les marques ont déjà investi ce nouveau terrain de jeu :
Nike, Puma, Gillette, Virgin Mobile, Universal Mobile, Pepsi, Intersport … Je suis impatiente de voir comment cette communauté va évoluer : surtout si des professionnels y adhèrent (Il y a déjà Aimé Jacquet et Alain Sars comme chroniqueurs) : ça relancerait la concurrence avec l’hégémonique quotidien L’Equipe … Un mag Toofoot existe d’ailleurs, même si son contenu n’est pas encore étoffé.  Ce serait super, non ? Canto, si tu venais voir ce qui se passe sur toofoot ? Ce pourrait être l’occasion aussi d’augmenter la notoriété de sport de ballon dérivés du foot…
A moins que Toofoot ne soit le prétexte pour des déballages entre supporters, à des propos racistes ou encore à d’incessantes critiques contre les erreurs d’arbitrages. A voir sur le long terme.

Les Guignols serviraient la cause du foot pour Canal +…

Canal + de foot ? Toujours ? Pas sure. La chaîne cryptée, qui détient actuellement les droits de diffusion de la ligue 1 moyennant 600 millions € est en compétition pour conserver son « titre ». Plus exactement, elle et ses concurrents se voient retoquer par  La Ligue de football professionnel (LFP). Celle-ci a en effet choisi, le 31 janvier dernier, de ne pas attribuer les douze lots mis aux enchères pour les saisons de 2008 à 2012. Canal + serait-il sur la sellette ? La chaîne ne veut pas en effet laisser monter les coûts de manière démesurée. Elle sort alors son arme secrète… de toujours. Les Guignols de l’info ! « Gages d'une indépendance que les Guignols n'ont plus à prouver, ces sketches pourraient aujourd'hui produire un effet inattendu, au moment où les négociations pour la diffusion des saisons 2008 à 2012 vont bon train.
Divisés en 12 lots, ces droits n'ont pas trouvé preneurs au terme d'une première série d'enchères : les sommes proposées par les acquéreurs potentiels n'étaient pas à la hauteur des espérances de la Ligue de football professionnel.
Or, les candidats les plus sérieux dans cette négociation sont Canal + et Orange.
En bref, en dépréciant la marchandise en tapant sur la Ligue 1, les marionnettes pourraient paradoxalement arranger les affaires de leur chaîne, alors qu'elle cherche à faire baisser les prix », peut-on lire sur le site d’@si. Avec la vidéo à l’appui ! Aimé Jaquet est décidément très fort ;)
PS : je ne résiste pas : une citation d’Aimé, qui est vraiment drôle : 
« Bernadette ! C'est réglé ici, alors tu te tires les doigts du sac à main et tu me suis en gériatrie »