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Sur le documentaire, fenêtre sur le monde

Un responsable d’une chaîne de télévision publique m’a récemment dit : Sur notre chaîne, le monde n’a plus sa place ! Les portes me semblent moins entrouvertes aujourd’hui qu’à nos débuts. Je constate une détérioration continue du respect des spectateurs. La télévision est étrangement une industrie qui a cherché à faire commerce de sa faillite. Aller de plus en plus vers du bas de gamme n'est pas un projet sérieux. Les soucis actuels de TF1 sont à méditer. Renoncer au monde, c'est renoncer à tout le monde. Quand la télé n’est plus une fenêtre ouverte sur le monde, elle devient un rétroviseur… Ainsi s’exprime Frédéric Laffont sur le site blogde21. A l’heure où TF1 ne cesse de chuter en audience et tente tant bien que mal de colmater ses « pertes » en diffusant jusqu’à trois soirs par semaine les Experts, les paroles de ce grand-reporter, producteur et réalisateur de documentaires (en particulier avec feu Christophe de Ponfilly, le spécialiste de l’Afghanistan et de Massoud) prennent une dimension particulière. Effectivement, la tendance dans les médias est au recentrage sur la France et son quotidien. Suffit de regarder le JT de Pernaud ! Exit aussi les grandes séries « papier » internationales, comme en témoignent, par exemple les récentes décisions du nouveau patron du Figaro (et ex patron de TF1 ). Il veut en effet moins de papiers sur l’international, parce que les français ne les lisent pas, selon lui. Qui dit moins de documentaires sur l’étranger, moins d’articles sur le monde qui nous entoure, dit moins d’ouverture d’esprit, moins de connaissance des autres… pour finir moins de tolérance. Et on sait où ça mène ! A bon entendeur…

FTV se mobilise pour l’obésité infantile : effet collatéral de la suppression de la pub ?

L’obésité et la publicité : le sujet provoque des remous, tant auprès des industriels (annonceurs qui veulent continuer à communiquer), que des télés (notamment celles qui vont se voir retirer la manne publicitaire). Intéressant de voir que le thème intéresse plus maintenant France Télévisions ! Les JT de FTV découvrent seulement maintenant que les spots peuvent faire grossir les enfants !

Mieux vaut tard que jamais, mais quand même !
Serait-ce un effet collatéral de la suppression de la pub ? Voilà la question suggérée par ce papier (+ vidéo des JT) très intéressant d'@si. Je vous mets le lien ici : pour rappel, j’ai souscrit un abonnement à @si et le site m’autorise à mettre en ligne une fois par semaine un papier entier. Passez le mot !

Kellogg’s, Yoplait… bientôt privés de dessert !

Chocapic, Miel pops et consorts rivalisent d’inventivité pour émerveiller nos petites têtes blondes, au réveil, devant leur bol de chocolat… et leur écran télé. Et ça marche !
Selon un sondage BVA, 62 % des enfants interrogés demandent en effet à leurs parents d’acheter les produits alimentaires vus à la télé. La situation est grave : les pouvoirs publics face à la montée en puissance de l’obésité infantile qui touche aujourd’hui 3,5 % des enfants, ont alors réagi. Ils ont imposé, il y a un an, l’insertion de messages sanitaires sur les campagnes publicitaires télévisuelles. L’institut Yacast a dressé une synthèse des recettes publicitaires enregistrées par les chaînes jeunesse, histoire de voir si cette mesure avait eu un impact. Sur les 11 chaînes* auditées, les recettes publicitaires s’élèvent à 108M€ (+41,6 %). 25 % de ces recettes proviennent du secteur alimentation, soit 29 M€, (+41 ,7 %). Kellogg’s, Cereal Partners France et Yoplait constituent le trio de tête des annonceurs, avec des budgets respectifs de 8,8 M€, 7,1 M€ et 2,9 M€. La concentration est forte. En effet, le premier annonceur pèse à lui seul 30,5 % du CA global !). Les annonceurs alimentaires ont donc augmenté leur nombre de spots (+9 %) sur la cible jeunesse, tout en intégrant les messages sanitaires. Or selon BVA toujours, 82 % des enfants indiquent qu’ils n’ont pas modifié leur alimentation au cours des six derniers mois. Est pointé du doigt le message, en contradiction avec la publicité. En conséquence, les annonceurs vont être punis ! Le ministre de la santé Roselyne Bachelot propose, le 4 février dernier, l’interdiction pure et simple de toute publicité alimentaire dans les programmes pour enfants. Certains annonceurs, comme Ferrero ont anticipé cette mesure, en s’interdisant d’eux-mêmes de communiquer sur les chaînes jeunesse. Pour les autres, qui constituent la grande majorité, une concertation avec les pouvoirs publics les consommateurs et des experts est prévue début mars. Reste que pour le BVP, la suppression de la publicité ne changera rien aux comportements individuels. Et si c’était vrai ? La pub est tellement en manque d’amour en ce moment…

* Gulli, Télétoon, Canal J, Tiji,
Boomerang, Cartoon Network, Nickelodéon, Piwi, Jetix, TFou, Planète Juniors (fusion des chaînes Ma Planète et Euréka).

Les Guignols serviraient la cause du foot pour Canal +…

Canal + de foot ? Toujours ? Pas sure. La chaîne cryptée, qui détient actuellement les droits de diffusion de la ligue 1 moyennant 600 millions € est en compétition pour conserver son « titre ». Plus exactement, elle et ses concurrents se voient retoquer par  La Ligue de football professionnel (LFP). Celle-ci a en effet choisi, le 31 janvier dernier, de ne pas attribuer les douze lots mis aux enchères pour les saisons de 2008 à 2012. Canal + serait-il sur la sellette ? La chaîne ne veut pas en effet laisser monter les coûts de manière démesurée. Elle sort alors son arme secrète… de toujours. Les Guignols de l’info ! « Gages d'une indépendance que les Guignols n'ont plus à prouver, ces sketches pourraient aujourd'hui produire un effet inattendu, au moment où les négociations pour la diffusion des saisons 2008 à 2012 vont bon train.
Divisés en 12 lots, ces droits n'ont pas trouvé preneurs au terme d'une première série d'enchères : les sommes proposées par les acquéreurs potentiels n'étaient pas à la hauteur des espérances de la Ligue de football professionnel.
Or, les candidats les plus sérieux dans cette négociation sont Canal + et Orange.
En bref, en dépréciant la marchandise en tapant sur la Ligue 1, les marionnettes pourraient paradoxalement arranger les affaires de leur chaîne, alors qu'elle cherche à faire baisser les prix », peut-on lire sur le site d’@si. Avec la vidéo à l’appui ! Aimé Jaquet est décidément très fort ;)
PS : je ne résiste pas : une citation d’Aimé, qui est vraiment drôle : 
« Bernadette ! C'est réglé ici, alors tu te tires les doigts du sac à main et tu me suis en gériatrie »

Match des saveurs et mélange des genres sur 100% Foot

On ne mélange pas les torchons et les serviettes : on ne mélange donc pas les joueurs de foot et les danette. A priori. Mais comme le montre @si http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=275, M6 ne se pose pas de questions de principe avec son émission 100 % foot, présentée par Estelle Denis. 100 % foot, 0% de déontologie. La preuve servie sur un plateau d’argent : celui de l’émission . On y voit notamment Jean-Philippe Doux distribuer des Danette (marque du groupe Danone, par ailleurs sponsor de la FFF) à tous les invités. Benzema préfère ainsi la saveur Brownie et Anelka chocolat menthe. Quelle info ! 2m20 de pubs gratos, soit bien plus qu’un spot classique (30 s) et qui coûte très cher ! Je n’ai plus trop envie de me lever pour voir 100 % foot ! Et vous ?

Et si France 3 "s'éclatait" en région ?

France 3 serait-elle vraiment perdante avec l’annonce de Sarkozy ? Avant de vous donner mon avis, je vous remémore juste le dernier coup  dur infligé à la chaîne par le gouvernement. Il y a quelques semaines, lors du conseil d’administration de France 3, les deux représentants de l’Etat ont refusé de voter le budget. En cause : le financement de la diffusion par satellite des programmes régionaux de la Trois, soit 5,7 millions d’euros, que le gouvernement refuse de payer. Une première. Là-dessus, donc le président de la république lance son  pavé dans le paf, en annonçant la suppression de la publicité sur France Télévisions. Donc encore moins de moyens accordés à la troisième chaîne entre-autres. Sauf si elle se privatise. Car la chaîne des régions aurait tout intérêt à être véritablement délocalisée pour le coup et s’éclater en divers pôles. On peut imaginer que des groupes comme Sud-Ouest par exemple acquiert une locale France 3, se constituant ainsi un véritable pôle « multi-média » local. Cette évolution serait peut-être souhaitable, non seulement pour la troisième chaîne mais aussi pour les régions, tout simplement. D'autant que les télés locales ont le vent en poupe en ce moment. Au jour d'aujourd'hui, ce sont en effet 42 chaînes en France qui relaient majoritairement l'info locale, sur lesquelles tout annonceur peut communiquer. Les efforts de ces chaînes pour valoriser leurs grilles, conjugués à des prix attractifs et à une nouvelle mesure d'audience de la part de Médiamétrie expliquent leur apparition dans les plans médias. Cet éclatement de France 3 pourrait renforcer leur pouvoir d'attraction et rétablir un certain équilibre médiatique.

Votre avis ?

Madame, monsieur, bonsoir !

Quel est le comble pour une entreprise capitaliste qui vit de la pub ? Se faire tailler, par ses propres salariés une tranche de pub… négative. C’est tout le propos du livre "Madame, monsieur, bonsoir", écrit  par cinq journalistes de TF1, qui ont décidé de garder leur anonymat pour éviter toutes représailles. Ca balance pas mal… en particulier sur PPDA, le présentateur vedette. Un temps considéré comme le gendre idéal, le journaliste chéri des ménagères de moins de cinquante ans en prend pour son grade. Illustration : « Acariâtre, tyrannique, l’homme perd définitivement tout son capital de sympathie dans la maison qui l’affuble pour la première fois de son surnom : Néron. »

« Il arrive encore à Poivre, au hasard de ses rencontres dans le couloir de distribuer quelques compliments à la gent féminine. Mais il le fait de moins en mois souvent. Semblant d’aimer ce métier et d’avoir du plaisir à l’exercer, dans une rédaction qu’il glorifie à l’extérieur et dénigre de l’intérieur. L’homme dit regretter toutes ces fortes têtes qui sont parties ; souvent, c’est pourtant lui qui, en baissant solennellement son pouce, a contribué à préparer leur disgrâce ». Voilà pour PPDA.

Egalement, on apprend que TF est rebaptisé TFN de l’intérieur. Illustration : « Jean-Marie Le Pen, lui, a toujours bénéficié d’un accueil chaleureux. C’est un ami du président, la Bretagne peut-être. Le Lay profite souvent de sa présence pour inviter d’autres amis et les lui présenter. Et tout ce petit monde politiquement correct écoute sans moufter les horreurs débitées par le président du Frot National : « Je connais bien les arabes : ils ne connaissent que les rapports de force ; et tous ces noirs… Ah ! Ah ! Ah ! ». Voilà pour le côté fasco.

Enfin, TF1, antenne de l’élysée. C’est le troisième point abordé dans le livre. Illustration avec le chapitre « Champagne ».19h. Encore une heure avant de voir apparaître sur le petit écran le nom du nouveau président. …(…). Dans les salons réservés aux VIP, le champagne coulme à flots depuis 18h30. On ne fête pas la fin d’une campagne électorale. On fête bien l’élection de icolas. Sans ambiguîté ni gêne aucune. Qu’importe, on est entre nous. De nombreux invités, gros annonceurs, gros salaires…(…). On se félicite que le pays ait évité la catastrophe. Heureusement, les français ne sont pas aussi bêtes qu’on le disait. Les conversations de la régie pub planent un peu plus haut : « tu imagines les recettes avec elle au pouvoir ? ».

Et si on occupait notre temps de cerveau disponible en boycottant TF1 ?

PME-PMI : Sarkozy m’a tuer

«En annonçant la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, Nicolas Sarkozy signe la fin de la présence des marques de PME sur le petit écran », déclare la fédération des entrepreneurs et entreprises de France (Feef).

« Alors que

la Feef

avait réussi à négocier avec TF1 un tarif tenant compte de la taille des entreprises communicantes, la nouvelle donne va faire augmenter les tarifs d'au moins 30% et cela d'autant plus que les chaînes privées vont devoir financer les chaînes publiques. Nicolas Sarkozy va avec cette décision favoriser les grands groupes nationaux et internationaux qui seront les seuls à avoir les moyens de communiquer. Les produits de PME qui ne pourront plus être connus par le consommateur disparaîtront des linéaires des magasins », précise

la Feef

dans un communiqué. En résumé, les marques distributeurs (MDD) inonderont les magasins et seules les grandes marques qui disposent de budgets conséquents susbisteront.

Voilà un sujet de polémique supplémentaire dans le conflit qui oppose les industriels aux distributeurs. L’année 2008 s’annonce chargée !

La BBC, un modèle pas si top !

L’herbe est plus verte chez les anglo-saxons ; leurs méthodes, leurs institutions sont souvent citées en exemple, notamment par Nicolas Sarkozy.

Et quel est le sujet du moment ? La télévision publique. Et de citer

la Tantine

(Auntie !) en exemple. Cette vieille dame d’une soixantaine d’années ne diffuse en effet aucune publicité. Elle passe pour une marque de qualité souvent citée en exemple. Le plus grand organisme de radio-télévision publique au monde tire donc la quasi-totalité de son financement… de la redevance. Celle-ci s‘élève à 181 € par an. Et de ses activités commerciales, pour 16 % du total. Soit 1,5 Mds €. Voilà le modèle à suivre donc. Sauf que chez nous, la redevance s’élève à 116€ et que FTV est limitée par la loi dans ses produits dérivés. De plus, si le modèle BBC fonctionne, c’est qu’il est unique. Or, en France, plusieurs chaînes sont publiques. Si toutes appliquaient ce modèle, le marché ne serait pas plus compétitif. En conséquence, le modèle ne fonctionnerait pas. Enfin, une autre limite est pointée du doigt :

la BBC

doit être productive, coûte que coûte. Donc, à l’heure du numérique, les économies sont d’usage et elle vient d’annoncer 2500 suppressions d’emplois. Conclusion : pourquoi ne pas s’inventer un modèle mixte ? Un peu de pub, un peu de souplesse dans la législation concernant la revente de programmes… Et le tour serait joué !    

La TV 2.0, pour une audience 2.0 ?

Avec ma télécommande, je zappe : TF1, vite, je zappe, France 2, je zappe encore… M6, bof, YouTube : là, je reste. Et je passe ma soirée télé avec les autres 200 millions de visiteurs mensuels du site de partage vidéos. Le scénario n’est pas futuriste du tout : le géant de l'électronique japonais Matsushita vient en effet de signer avec le groupe américain Google, propriétaire de la plate-forme de partage de vidéos d'amateurs YouTube, pour rendre les contenus de cette dernière accessibles sur ses TV plasma. Cette nouvelle donne va révolutionner les audiences et toutes les audiences. D’abord, elle va encore fragmenter l’audience télé : au même titre que les chaînes TNT les chaînes Internet vont donc piquer des « téléspectateurs » aux grosses chaînes, TF1, M6… Comment celles-ci s’y préparent-elles ?

Ensuite, cette nouvelle donne va aussi constituer une vraie manne pour les créateurs de vidéos, qui partagent les revenus publicitaires, en fonction de l’audience…2.0 !