Lors d’une conférence dédiée à la marque « presse », organisée par Presspace le 29 novembre dernier, les spécialistes du secteur ont insisté sur la valeur de cette marque. « Un contrat confiance » est même établi entre le lecteur et le journal, selon Pierre Conte. Illustration sur la stratégie plurimédia des marques presse avec le Figaro, représenté par son directeur général, Francis Morel.
« Petit à petit, nous nous sommes éloignés de la vocation traditionnelle du quotidien. Certes, le Figaro *est un produit mais il a une valeur et à partir de celle-ci, nous pouvons réaliser autre chose. Exemple, sur le net, nous déclinons notre marque : notre site d’information se classe numéro 2 derrière celui du Monde. Nous avons aussi annoncé la création d’un studio télé pour concevoir nos vidéos et fournir des programmes courts aux chaînes de télé.»
Mais le quotidien pourrait-il encore s’éloigner plus de son activité d’origine ? « Le quotidien publie les annonces immobilières. Pourquoi ne pas imaginer qu’il lance une réflexion autour d’une licence haut de gamme dans le domaine de l’immobilier », lance Georges Lewi, président de BEC Institute. « Parce que nous ne pouvons concurrencer nos annonceurs », rétorque Pierre Conte. Quant à la question des plus produits, Francis Morel estime qu’ils représentent un complément de chiffre d’affaires additionnels très intéressants. « Là encore, ils représentent une déclinaison de la marque : en ce moment par exemple, nous proposons le Littré, qui correspond parfaitement à notre cible de clientèle. Mais auparavant, nous avons lancé une opération bande dessinée, qui nous a permis d’étendre notre clientèle ». Reste une question en suspens : le Figaro valorise aujourd’hui sa marque dans son bilan. Des managers d’ailleurs dirigent le quotidien. Or, qui dit nouveaux supports, dit nouvelles audiences. On passe alors d’un simple discours marketing à une mutation du modèle économique. A terme, le quotidien papier ne réalisera plus la majeure partie du chiffre d’affaires de « la marque ». Les produits dérivés pourraient prendre la relève. Ma question est alors la suivante : si le Figaro papier devenait gratuit, aurait-il la même valeur de marque (la marque au cœur du pays des riches, comme on peut lire sur le site), qui lui permettrait de vendre ces fameux produits dérivés ?
PS : photo prise par Gabyu
* j'en profite pour mettre en note l'adresse du blog de Luciano Bosio, expert de la presse, qui figure aussi sur le site du Figaro
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