La marque du web

M. Arnault, divorçons dignement !

Voilà la une de la Tribune de lundi 22 octobre. Alors que l’on se pose des questions sur l’indépendance de nos journaux, sur la sincérité de nos journalistes… voilà un quotidien économique qui lance le débat sur la place publique au sujet de la sortie de son principal actionnaire. Cela n’a pas plu d’ailleurs au patron de LVMH, d’autant que le titre était aussi distribué ce jour là dans des lieux que la clientèle de Bernard Arnault fréquente : ses magasins, la Bourse, les Champs-Elysées. Mais qu’importe, comme l’explique la rédaction du quotidien « Vous, lecteurs, seriez les premières victimes d'une vente à la sauvette de La Tribune, qui serait une atteinte à la concurrence, au pluralisme de la presse et à la qualité de l'information économique auxquels vous avez droit en tant que citoyen, et dont vous avez besoin à titre professionnel ». Tout est dit ! Et, pour mémoire, ce sont quatre journalistes du Monde qui ont créé la Tribune en 1984 !

Grenelle : la marque de Sarkozy

Le président de la république est passé maître dans l’art de la communication. Surnommé l’hyper président, il monopolise les médias mais utilise aussi tous les artifices du marketing pour faire passer ses messages, jusqu’à faire émerger une nouvelle marque : Grenelle. 

Après le Grenelle de l’environnement, le Grenelle de l’audiovisuel, voilà le Grenelle de l’insertion !   Confié à Martin Hirsch, « l’avatar de l’abbé Pierre pour Nicolas Sarkozy », ce « Grenelle » a pour vocation de créer un contrat unique d’insertion, valable aussi bien dans le public que dans le privé. Et comme à chaque Grenelle, cette mission de Martin Hirsch se voit aussi assigner une obligation de résultat « chiffrée » : faire chuter la pauvreté d’un tiers en cinq ans.

Notons que ce nom est particulièrement bien choisi : il fait référence à 68, aux lois sociales qui ont découlé de cet accord « éponyme » signé à cette date : augmentation du smig, baisse du temps de travail… Autrement dit, il possède une connotation sociale qui sert bien les intérêts de notre président actuel. Bien vu ! Alors une petite devinette pour finir : quel sera le prochain Grenelle ? Je pencherai bien pour un Grenelle de la Santé… ou bien pour un Grenelle de la consommation ! Et vous ?

Radiohead nous propose une étude de marché très intéressante

Monsieur Denis Olivennes (Pdg de la Fnac), vous qui êtes chargé de mission sur la lutte contre le téléchargement illicite, vous devriez méditer sur l’étude de marché que vous propose gratuitement Radiohead. Je vous en propose un condensé ; Le groupe de rock anglais a mis en vente son dernier album, In Rainbows, en téléchargement payant sur le net depuis le 10 octobre, mais sans fixer de prix. Au client de décider !

Au bout d’une semaine, 1,2 millions d'albums vendus, au prix moyen de 8 dollars pièce. Soit au total, près de 10 millions de dollars de recettes, qui vont directement dans la poche des artistes, du fait qu’il n’y ait plus d’intermédiaire (les majors…). 
A cela, il conviendra d’ajouter la vente des places de concerts (qui suivent en général la courbe des ventes de l’album), des produits dérivés… Et si au final, la vente de musique était ce qui rapportait le moins ? Si l’album ne constitue qu’une promotion, alors, il serait légitime de baisser le prix de celui-ci. Et voilà, Monsieur Olivennes, une partie de votre mission est solutionnée. Et du même coup, relance les ventes de musique. Thank you Radiohead !

Système U, la petite chaîne qui monte

L’enseigne des Nouveaux Commerçants se présente comme un cas d’école en matière d’utilisation du média TV et de son retour sur investissement. Tout d’abord, selon Yacast, Système U est le distributeur qui a le plus investi en télé depuis le 1^er janvier 2007, date de l’ouverture du petit écran à cette catégorie d’annonceurs : plus de 19,4 ME. Par ailleurs, le groupement d’indépendants a dépensé 31ME en radio et 9,2 ME sur le net (entre le 1^er janvier et le 31 août, source Yacast/Xtrême). Donc réalise un bon mix média. Et voici quelques uns de ses résultats de ventes sur les produits placés dans des spots TV : Chiffre d’affaires couche U : + 31 % , lessive U, multiplié par cinq, madeleine, multiplié par 2,5, terreau, multiplié par cinq… Un bon impact sur les ventes, mais en plus, un phénomène de rémanence opère : même quand les produits ne passent plus en télé, les ventes concernées continuent de progresser.

Peuplade.fr, le site de quartier

Qui a dit qu’internet prônait l’individualité ? L’initiative de www.peuplade.fr démontre le contraire : il met en relation les gens d’un même voisinage. Créer à l’origine par le quartier d’Epinette à Paris 17 ème, il s’est depuis étendu, dans la capitale mais aussi à d’autres grandes villes, Marseille, Lyon…. Fort de 85 000 membres et de 700 peuplades, le site permet donc de se faire des amis, de trouver une nounou, ou tout simplement de rendre un service. Et de tisser une communauté réelle grâce au virtuel… ou plutôt au web local. A l’heure du web global, et des réseaux comme Facebook ou MySpace, ce type d’entre-deux à taille humaine inspire plus confiance et apporte certainement plus de résultats. Votre avis ?

Prochaine mission des marques : retenir notre attention, au milieu des bruits médiatiques

Que faîtes-vous en rentrant chez vous ? Moi, dans l’ordre, j’allume l’ordinateur, la télé et la chaîne. Suis-je dans la norme ? A en croire l’observatoire chez Swisscom Innovation mené par Stefana Broadbent, oui.

Elle s’est en effet penchée sur les tendances et les usages numériques, en étudiant les pratiques d’un échantillon de  800 personnes).

Il ressort de cette étude que les différents médias s’empilent, constituant un bruit de fond. TV, web, presse forment alors un flux de canaux constamment ouverts et interactifs. Autrement dit, nous ne prêtons plus attention à eux, sauf s’il se produit un changement inattendu. « Les gens ont des routines médiatiques », explique-t-elle. Ce bilan devrait grandement intéresser les communicants : car leur but est de capter notre attention, au milieu de toutes ces connexions médiatiques ! Cela risque de devenir de plus en plus difficile pour eux !

La pub TV fait place « nette »

Net ? Brut ? Spots aux enchères ? Spots garantis ? Les différentes manières de tarifer l’espace publicitaire télé recensées dans les CGV 2008 viennent perturber la vie des agences médias et des annonceurs tv. Et des instituts TNS Media Intelligence et Yacast.
En effet, le net n’était pas comptabilisé jusqu'à présent par eux.
Vont-ils retravailler la pige pub pour recréer un brut? Vont-ils tout basculer en net rétroactivement sur les années précédentes pour pouvoir comparer?
Des questions auxquelles il conviendra de répondre rapidement pour ne pas perturber le marché publicitaire !

Publicité : Orange est survitaminé

Pendant la coupe du monde de rugby, quel est le premier annonceur sur TF1 et Eurosport ? Orange, qui entre le 7 septembre et le 7 octobre 2007 a investi près de 2,5 ME (sur un total de 33 674 050 E réalisé par 156 annonceurs, source Yacast).
Sur la semaine du 24 au 30 septembre 2007, qui a été le deuxième annonceur de la semaine ? Orange aussi, qui a dépensé près de 2,4 ME.
Moralité : un bon annonceur investit tout le temps !
Ca marche pas à tous les coups, je suis d’accord, mais dans le cas de l’opérateur, c’est particulièrement vrai. En plus, ces publicités avec Zidane apprenant à jouer au rugby sont franchement excellentes.

Le métro à Matin Plus et Direct Soir, l’avion à Metro

A chacun sa « locomotive ». C’est ce que l’on pourrait se dire en voyant les stratégies adoptées par les gratuits de Bolloré et Metro. 

Le leader de la presse gratuite (777 582 exemplaires distribués en moyenne) vient en effet de piloter un accord européen de distribution avec British Airways. Cette compagnie mettra en effet à disposition des voyageurs un quotidien national propre à chaque pays.

Cet accord couvrira dans un premier temps 9 pays européens au départ de 11 métropoles : Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Italie, Portugal, République Tchèque et Suède.

Avec cet accord de distribution, Metro France met ainsi au service des marques un renfort de consommateurs au très fort pouvoir d’achat (des CSP +). 

Les journaux concurrents du groupe Bolloré ont quant à eux pris l’option d’occuper le terrain du métro parisien. Mieux des « servi » peut-être en terme de diffusion, mais moins qualitatif en terme d’audience. Reste qu’en tant que leader, Metro a un « train » d’avance !

Skyblog : le succès du réseau pour ado peut-il dépasser les frontières ?

Selon la dernière étude réalisée par l'institut ComScore, le marché français des "réseaux sociaux" est dominé par Skyblog, avec 9,1 millions de visiteurs uniques ; Il est suivi de MySpace (2,2 M de visiteurs uniques), Badoo.com (1,3 M de VU), NetLog.com (827 000 VU), Hi5.com (754 000 VU), Lexode.com (675 000 VU), Dada.net (495 000 VU), FaceBook.com (310 000 VU), MSN Group (310 000 VU) et enfin Viadeo (270 000 VU).
Comment justifié le succès de la plate-forme de Skyrock, qui devrait générer des revenus online supérieurs à ceux de la radio en 2008 ? Avant tout parce qu’il cible les jeunes. Car on crée un Skyblog pour être présent auprès de son cercle d’amis ; l’idée n’est pas d’abord de rencontrer des inconnus comme sur les salons de tchat, mais bien de communiquer avec ses potes. Et aussi parce qu’il s’agit d’une « radio communauté » comme le stipule Pierre Bellanger. Skyblog a d’ailleurs établi des relations étroites avec des annonceurs communs à ceux de la station : McDonalds, Coca-Cola… Enfin, la plate-forme lance aussi des blogs centrés produits (donc pour le compte d’annonceurs) qui créent des incentives pour les utilisateurs en parlant d’une marque et en créant du contenu.
En revanche, au niveau mondial, le segment des réseaux sociaux est dominé par le trio MySpace (114 M VU), FaceBook (52M VU) et Hi5 (28M VU). A noter que derrière Skyrock se profile la société de participation Orbus alors que derrière Myspace figure le groupe côté de médias et de communication Newscorp, propriété de Rupert Murdoch. Autrement dit David contre Goliath ! Sans oublier le numéro 2 mondial, Facebook, qui suscite les convoitises des deux géants Microsoft et de Google. Mais Pierre Bellanger évolue sur des ondes positives…